«Blackwater VI. Pluie», Michael McDowell

Après deux tomes un peu ronflants, Blackwater renoue avec sa nature gothique et se termine dans une ambiance crépusculaire pleine d’émotion. Ainsi, des spectres terrifiants entraînent les aînés des Caskey dans une mort violente : « La porte de la chambre lâcha d’un coup. Zaddie et Billy eurent à peine le temps d’apercevoir Mary Love et John Robert, pâles, livides, morts. » Qui plus est, les effrayantes prophéties des précédents tomes se concrétisent. Cinquante ans se sont écoulés depuis l’arrivée d’Elinor à Perdido, Alabama. Tandis que ses petites-filles Nerita et Lilah suivent respectivement les traces de Frances, qui est retournée à l’eau noire, et Miriam, qui vit de l’or noir, Elinor se prépare avec résignation à quitter ce monde. Quant au lecteur, qui gardera précieusement la collection aux jolies couvertures embossées, c’est à regret qu’il quitte cet univers sombre dominé par des femmes fortes et progressistes où Michael McDowell manie habilement l’humour, l’horreur et le fantastique.