Découvrir les Beatles

C’est tout mince, tout sobre, illustré juste assez, alignant sur 64 pages les faits et les chiffres pertinents. Cela s’intitule Les 27 chansons no 1 des Beatles. Pourquoi 27 ? Deux raisons. Ça paraît aux éditions Les Heures bleues dans la collection «Les 27» (comme dans 27 lieux historiques à découvrir, 27 chansons qui ont marqué le Québec, et ainsi de suite). Et il se trouve que les Beatles se sont hissés 27 fois au sommet des classements du Record Retailer et du Billboard. Bel adon.
Il allait de soi que Laurent Lavigne, longtemps directeur de la collection «Chansons et monologues» chez VLB en plus d’être un fan de la première heure, consacre à ses chers Beatles un volume de la série de « vulgarisation scientifique et documentaire ». Une entrée en matière de qualité, voilà qui n’est pas inutile. Tout particulièrement maintenant.
En effet, depuis une décennie, album par album, les cinquantièmes anniversaires se sont succédé, avec leurs coffrets débordant d’archives. Les ouvrages spécialisés, qui se veulent de plus en plus définitifs, ont pris du poids : ça va de Beatles Covered, qui rassemble 14 000 pochettes de partout dans le monde, au C’est fou mais c’est tout, de Gilles Valiquette, « parcours discographique des Beatles au Canada » en 703 pages. Deux briques parmi d’autres.
Un mur de briques, oui, menaçant d’ensevelir les millénariaux et les suivants, qui redécouvrent les 33 tours et constatent la richesse d’un répertoire sans âge. Ce livre est pour eux. Wikipédia en 27 fois mieux. Chaque numéro un de palmarès est placé dans le contexte historique, on ne résume pas trop brièvement les circonstances de l’enregistrement (y compris la liste des instruments utilisés), le tout agrémenté de quelques anecdotes choisies.
Il y a là tout ce qu’il faut pour avoir envie d’aller plus loin : Lavigne a savamment mis à profit les vérifications et contre-vérifications que permettent les briques susmentionnées. Au point où le lecteur plus beatlephile trouvera de quoi enrichir une banque de données perso plus poreuse que ce qu’il imaginait. Réviser la base, c’est toujours combler des lacunes. Croyez-en un ancien lecteur de fascicules d’Histoire du rock.