«Marcher sur un Lego® et autres raisons d’aimer la vie»: vivre sa vie, un irritant à la fois

Stéphane Dompierre possède ce don phénoménal d’établir une conversation avec le lecteur digne de celles qu’il entretient avec ses amis, comme s’il était invité à sa table, où qu’il lui emboîtait le pas sur le trottoir, lui chuchotant à l’oreille toutes les réflexions absurdes et soucieuses qui le démangent.

Dans Marcher sur un Lego® et autres raisons d’aimer la vie, l’auteur commente les petits irritants et incongruités du quotidien, des lutins de Noël — « cette chose n’est pas que décorative (et laide), non, elle vient avec des règles. Des responsabilités. » — aux spectacles de garderie, en passant par les préfaces, les allergies alimentaires, les imprimantes, les expressions sans queue ni tête et les clowns, « qui achètent notre confiance, sournoisement, un caniche en ballon à la fois ».
Chaque chapitre est consacré à l’une de ces aberrations de la vie en société, imageant avec un sens du récit et de la comédie évident les situations exaspérantes dans lesquelles chacun d’entre nous se retrouvera à un moment ou à un autre, disant tout haut ce que plusieurs tentent de balayer du revers de la main, mais rongent au fond d’eux-mêmes.
Ses commentaires narquois, émis sur le ton du bavardage de salon, sont d’une perspicacité et d’une justesse inouïes et suscitent tant l’hilarité que la grimace. D’un thème à l’autre, l’auteur passe du conventionnel à l’insolite, ressassant inévitablement quelques clichés au passage.
Bien que le récit menace à tout moment de sombrer dans le cabotinage, chaque page de cette litanie de sarcasme anecdotique est susceptible de receler une perle à partager et à décortiquer. Une »uvre désinhibée et cocasse, à déguster à petites bouchées pour déjouer la solitude ou l’irritation chronique.
L’auteur sera présent au SILQ les 13 et 14 avril.