Copibec mise sur la chaîne de blocs pour mieux distribuer les redevances des droits d’auteur

La plateforme développée par Scenarex sera destinée aux organisations qui détiennent une licence d’utilisation délivrée par Copibec.
Photo: Antonio Guillem Getty Images

La plateforme développée par Scenarex sera destinée aux organisations qui détiennent une licence d’utilisation délivrée par Copibec.

Copibec, une société québécoise de gestion collective qui protège les droits de reproduction de 1200 éditeurs et de 27 000 auteurs, mise à son tour sur la chaîne de blocs. Elle s’est associée mardi à la jeune pousse Scenarex pour développer une plateforme de gestion automatisée des droits d’auteur qui devrait permettre d’améliorer la distribution des redevances.

La plateforme développée par Scenarex sera destinée aux organisations qui détiennent une licence d’utilisation délivrée par Copibec. Elle doit permettre de conserver sur une chaîne de blocs privée l’historique de toutes les utilisations d’un article ou d’une oeuvre numérique protégés, afin de procéder à la distribution des redevances en conséquence.

« C’est toujours difficile pour les organisations de savoir qui fait quoi avec quoi, et pour nous d’avoir les informations pour fin de distribution quand on fait le partage de redevances, explique la directrice générale de Copibec, Frédérique Couette. Ça va faciliter cette gestion-là. »

« Le but, c’est d’avoir un suivi très précis de ce qui se passe avec les fichiers pour que le partage des redevances en fonction des licences de Copibec puisse se faire », ajoute le fondateur et chef de la direction de Scenarex, Simon-Pierre Marion.

Nouvel outil

 

La chaîne de blocs utilisée par Scenarex, une jeune entreprise montréalaise fondée en 2015, n’est associée à aucune cryptomonnaie. Il s’agit d’une technologie qui permet de conserver un historique sécurisé de tous les échanges effectués sur la plateforme.

L’objectif est que Copibec soit capable de générer de l’intérêt, de vendre plus de licences et donc d’avoir plus de revenus à partager avec les auteurs et les éditeurs

Scenarex a déjà utilisé la chaîne de blocs pour développer Bookchain, un outil de publication et de distribution de livres numériques. « On se sert de ce qu’on a développé avec Bookchain pour développer la solution qui va être propre à Copibec », précise M. Marion.

« Avec cet outil-là, c’est certain que l’objectif est que Copibec soit capable de générer de l’intérêt, de vendre plus de licences et donc d’avoir plus de revenus à partager avec les auteurs et les éditeurs », ajoute-t-il.

Si tout se déroule comme prévu, la nouvelle plateforme devrait être accessible aux organisations possédant une licence Copibec au cours de la première moitié de l’année 2020.

« Marché prometteur »

Selon Mme Couette, la chaîne de blocs est un outil « extrêmement intéressant » pour protéger les droits d’auteur des oeuvres numériques et faciliter le partage des redevances, mais elle demeure complémentaire au système de gestion des droits protégeant les écrits papier.

« En nous associant à une entreprise innovante et dynamique comme Scenarex, nous défrichons un marché prometteur pour les titulaires de droits et la gestion collective des droits d’auteur », a-t-elle fait valoir par voie de communiqué.

Depuis le début de ses activités en 1998, Copibec a distribué plus de 196 millions de dollars en droits de reproduction aux auteurs, éditeurs et créateurs qu’elle représente.

L’annonce du partenariat entre Copibec et Scenarex survient au moment où la revue littéraire québécoise H tente de devenir la « première revue francophone de cryptolittérature au monde ». Son directeur, Walid Romani, mène actuellement une campagne de financement pour intégrer sa publication numérique à la chaîne de blocs Steem et payer ses collaborateurs grâce à la cryptomonnaie générée.

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