«Simone Veil et les siens»: une femme de combats

Simone Veil, née Jacob le 13 juillet 1927 à Nice dans une famille juive, rescapée d’Auschwitz, mena bien des combats lors de son illustre carrière. Ministre de la Santé dans le gouvernement de Jacques Chirac, elle porta en 1974 la controversée loi sur l’interruption volontaire de grossesse qui dépénalisa l’avortement en France. De 1979 à 1982, elle fut la première à présider le Parlement européen, puis fut ministre d’État sous Édouard Balladur et élue à l’Académie française en 2008. Disparue en 2017, elle a été la cinquième femme à entrer au Panthéon, le 1er juillet 2018.

C’est à un pudique lever de voile sur l’intimité familiale de cette femme de combat pour la mémoire de la Shoah, l’espérance européenne, l’émancipation des femmes et l’aide aux démunis que propose cet album de photographies. Deux constantes traversent les clichés présentant Simone Veil. D’abord ses yeux « d’un vert transparent et liquide […], si clairs, si vifs, si francs […] », écrit Annick Cojean, journaliste au Monde, dans sa préface. Puis son « sourire triste et doux […]. Un sourire qui garde son quant-à-soi et camoufle, avec grâce, impatiences et fêlures, tumultes intérieurs et souvenirs douloureux ».
La centaine de clichés réunis proviennent d’archives familiales. Commentés par deux de ses fils, ils présentent une Simone Veil au centre des « siens » : son père, André Jacob, architecte, sa mère, Yvonne, ancrage essentiel, morte à Bergen-Belsen en mars 1945, son époux, Antoine, à l’humour caustique, ses enfants, petits-enfants et amis, tous ces êtres « chéris, choyés, passionnément aimés ».
Ils furent pour elle son socle, son souffle, son moteur. Ils constituèrent une « filiation qui faillit être interrompue et à laquelle elle tenait plus que tout au monde ». Cet album montre cette « tribu joyeuse et magnifique » en des lieux aimés et une Simone Veil en quête constante d’indépendance, de tendresse et de paix.