Nature - Grenouilles et salamandres

l existe 3260 espèces d’amphibiens dans le monde, dont 193 en Amérique du Nord mais seulement 21 au Québec. De même, la planète compte environ 5950 espèces de reptiles, le nord du continent en abritant 283 et le Québec, à peine 17. En fait, ces deux groupes de vertébrés sont les deux moins riches en espèces dans la province, loin derrière les poissons, les mammifères et surtout les oiseaux. Cette situation s’explique notamment par le métabolisme de ces animaux qui dépendent de la température ambiante, celle du Nord limitant au maximum leur capacité de dispersion et de diversification.

Pas étonnant, dans ce contexte de rareté, que l’herpétologie — l’étude des reptiles et des amphibiens — n’ait pris que récemment de l’ampleur ici. La faible fonction a mis du temps à créer l’organe. Mais les choses bougent, et très bien merci, comme le prouve ce guide exhaustif qui décrit la totalité des espèces autochtones en y ajoutant celles des Maritimes (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince Édouard), pour une quarantaine de fiches au total, soit 21 amphibiens et 19 reptiles.
Comme les autres du genre, le bouquin pratique permet un accès rapide aux informations recherchées, elles-mêmes présentées avec un exemplaire souci de clarté. Le livre comprend une présentation générale de chaque ordre, des tableaux-synthèses, mais surtout une description détaillée de chacune des espèces, avec de très belles photos et une carte de répartition. Bref, du bel ouvrage.
Un exemple? Eh bien, on se ferait herpétologue juste pour la salamandre maculée, la plus grande du genre au Québec. Sa robe noire parsemée de gros points jaunes lui donne un air de bijou de luxe. «Les salamandres adultes se regroupent dans les mares temporaires en forêt, dans les marais, les fossés ou sur le bord des lacs, explique le guide. Après la rencontre, mâles et femelles se frôlent le museau et le corps... » Et ainsi de suite au sujet de l’habitat, du domaine vital, de l’alimentation et des prédateurs, finalement peu nombreux puisque la très belle bestiole est protégée par une peau riche en toxines.

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