La beauté de la mythique Marilyn Monroe célébrée

Marilyn Monroe aimait l’appareil photo et celui-ci ne le lui rendait que trop bien. Surtout lorsque c’était son ami Milton H. Greene, l’un des plus grands photographes du XXe siècle, qui se trouvait derrière l’objectif. De 1953 à 1957, de Mandoline à Séance en rouge, en passant par Ballerine, Prostituée et la sulfureuse Séance en noir, la collaboration entre Monroe et Greene donna lieu à cinquante séances mémorables.
Si le nom de Milton H. Greene est moins connu que celui de Marilyn Monroe, son art n’en demeure pas moins illustre et célébré à travers le monde. Rappelons que la photo Ballerine assise, où la star porte une robe au jupon de tulle deux tailles trop petites, fut choisie, en 1999, comme l’une des trois photos les plus importantes du XXe siècle avec celle d’Einstein par Philippe Halsman et celle de Winston Churchill par Yousuf Karsh.
Faisant suite à Milton’s Marilyn, publié en 1994, Joshua Greene, fils de l’artiste, regroupe dans Marilyn inédite 284 photographies en couleurs et en noir et blanc des 400 clichés tirés des cinquante séances. Parmi ces images, 154 étaient jusqu’à maintenant inédites. Quelque soixante ans plus tard, l’actrice et le photographe réservaient encore des surprises à leurs irréductibles admirateurs, toutes générations confondues.
Préserver des imperfections

Au-delà de la beauté intemporelle de la star, Joshua Greene a voulu respecter l’essence du travail de son père, allant jusqu’à préserver ce que certains voient aujourd’hui comme des défauts, les imperfections liées au passage du temps.
« Les images d’origine sont d’ailleurs bien pires que celles que vous verrez entre les pages de cet ouvrage. Leur qualité est altérée parce que les pellicules ont beaucoup souffert au moment de leur développement, en particulier les 35 mm noir et blanc que Milton, emporté par l’excitation, développa dans une chambre d’hôtel avec des temps d’exposition et une température de l’eau incohérents. Mais j’ai jugé plus important de laisser d’abord parler l’émotion. »

Et de l’émotion, il y en a à chaque page. Pour chaque séance, Johsua Greene sert de guide alors qu’il raconte dans quels contextes les photos ont été prises, explique les conditions d’éclairage et dévoile quelques potins de plateau. Ce faisant, il permet au lecteur de découvrir des facettes de la star, notamment dans les séances Lit, Paysanne, Osier et Piscine, qui s’offre à l’objectif avec abandon. Au fil des pages, Greene relate aussi une histoire d’amitié qui débuta lors d’une séance historique pour le magazine Look.
Plus que quiconque de ses pairs, Greene immortalisa à la perfection cette part d’érotisme et d’innocence qui se dégageaient de l’iconique blonde platine, cette douce tristesse qui voilait son regard, ces lèvres gourmandes de vamp et ce sourire éclatant de fillette. Malgré les décennies qui nous séparent de Marilyn Monroe, les photographies de Milton H. Greene sont si vibrantes de vie que l’on croirait entendre le rire d’enfant et la petite voix de l’actrice la plus glamour de tous les temps en feuilletant ce magnifique album.
Cape noire
Octobre 1955. Milton choisit deux tenues sur un portant de vêtements laissé là après une séance de mode et prend Marilyn comme modèle pour régler les lumières de deux décors de prises de vue qui auront lieu le lendemain. Les deux associés ont entendu dire que le procès qu’ils ont intenté à la 20th Century Fox sera bientôt réglé et ils sont d’humeur festive. « Marilyn n’était pas une victime. Je déteste que les gens la dépeignent comme une victime, dira Amy Greene. Elle était une jeune femme hypersensible qui voulait que la vie vienne à elle et lui montre ce qu’elle devait faire. Elle était prête à tout vivre. C’est pour ça qu’elle avait tellement d’humour. Et qu’elle vivait toujours le moment présent. »
