Journal d’un sociologue, Marc Lesage

Professeur au Glendon College de l’Université York de Toronto, Marc Lesage présente ce livre comme son « testament sociologique ». L’oeuvre est pourtant bien mince. Le sociologue consigne quelques anecdotes peu signifiantes sur son entourage, évoque ses flirts avec de jolies voisines torontoises et s’amuse à jouer les observateurs perspicaces, mais toutes ses pistes restent en plan. On veut bien que son projet, comme l’annonce son éditeur, ne soit pas « d’exposer de grandes théories », mais plutôt « de décoder le milieu dans lequel il vit » ; il reste qu’il nous offre vraiment trop peu à se mettre sous la dent. Au passage, il rend de beaux hommages à ses inspirateurs — Hubert Guindon, Alain Touraine, Jean-Marc Piotte — et à la sociologie, cette « empêcheuse de tourner en rond ». Il propose aussi quelques embryons de réflexion sur la fragilité identitaire contemporaine, sur la démocratie et sur la justice sociale, de même que sur les liens entre catholicisme et communisme, mais tout cela reste à la surface des choses et ne dépasse jamais le niveau du divertissement cultivé.