Sorcières, sages-femmes et infirmières, Barbara Ehrenreich et Deirdre English

Publié en français en 1976, ressorti en ces temps d’Halloween, ce petit ouvrage qui soulève par la bande les enjeux du féminisme d’il y a quarante ans demeure d’une troublante actualité. Il démontre que la lutte des médecins contre les sorcières et guérisseuses de villages a constitué, en son temps, un féminicide, une lutte des classes impliquant le clergé et les dominants dans une tentative de laisser les pleins pouvoirs de guérir aux détenteurs du titre. Le livre, avec illustrations d’époque, offre une perspective historique sur la persécution des femmes, dites sorcières, du féodalisme au Siècle des lumières, « brûlées bien avant le développement de la technologie médicale moderne ». « Comme tout événement historique rapporté par une élite culturelle, on ne connaît donc les sorcières qu’à travers les yeux de leurs bourreaux », remarquent les auteures, qui relèvent ce préjugé toujours vivace venant des pouvoirs ecclésiastiques au Moyen Âge : « Quand une femme pense seule, elle pense au mal. »