Un salon pas comme les autres

Caroline Rodgers Collaboration spéciale
Le Salon des mots de la Matapédia a remporté le prix citoyen de la culture Andrée-Daigle 2015.
Photo: Geneviève Gagné Le Salon des mots de la Matapédia a remporté le prix citoyen de la culture Andrée-Daigle 2015.

Ce texte fait partie du cahier spécial Arts et villes 2016

Les salons du livre sont souvent de gros événements un peu impersonnels prenant place dans les grandes villes. À Sayabec, municipalité de 1800 âmes, les organisateurs du Salon des mots de la Matapédia, qui en était cette année à sa 6e édition, ont remporté le prix citoyen de la culture Andrée-Daigle 2015 pour l’incidence positive de l’événement sur la population, son côté rassembleur et la vitalité culturelle qu’il engendre dans la région.

Sous le thème des mots, ce salon littéraire a pour but de sensibiliser la population aux mots et aux livres.

 

« C’est un exploit pour une petite municipalité comme la nôtre d’avoir réussi à organiser et tenir un salon comme celui-ci pendant autant d’années, souligne Ginette Lemieux, coprésidente. Au départ, l’idée était d’avoir un événement sur place car généralement, les gens du coin sont obligés de se déplacer dans les grandes villes pour participer à la vie culturelle. »

Le jury a d’ailleurs souligné la persévérance et l’audace du Comité culture et concertation de Sayabec, organisateur du Salon. Au cours de la dernière édition, pas moins de soixante auteurs étaient présents, dont plusieurs de la région. Dès la première année, environ 800 personnes ont participé à l’événement, et trois ans plus tard, le décompte atteignait les 2000 visiteurs. Le jury a également noté que l’événement engendre des retombées culturelles et économiques et contribue à l’accroissement du sentiment d’appartenance de la population à sa région.

La programmation du Salon, étalée sur trois jours, est très variée. On y trouve des activités pour tous les goûts et tous les âges : ateliers d’écriture ou de dessin, conférences, causeries, tables rondes, lectures publiques, lancements de publication, exposition d’artistes locaux, boîte à chansons. L’édition 2016, sous le thème Naviguer sur les mots du monde, s’est déroulée du 29 avril au 1er mai. Un titre sans doute inspiré du parcours du président d’honneur, l’auteur-compositeur Pierre Calvé, qui, ayant fait partie de la marine marchande dans sa jeunesse, a composé ses premières chansons sur un bateau. Ce dernier — aussi connu du public pour son rôle dans le téléroman Rue des Pignons — a participé à une table ronde sur le thème Au temps des boîtes à chansons pendant le salon. Lors des deux éditions précédentes, les présidents d’honneur étaient Bertrand B. Leblanc, dramaturge, et Madeleine Gagnon, écrivaine.

« Nous ne voulions pas faire un salon du livre conventionnel, mais aller chercher toutes les clientèles, ajoute Ginette Lemieux. C’est pourquoi nous faisons, entre autres, une tournée des résidences pour personnes âgées et des écoles dans le cadre du salon. De plus, le Salon est basé sur les auteurs et non sur les maisons d’édition. »

Une bourse de 1000$ offerte par l’Union des municipalités du Québec a été attribuée à l’organisation.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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