La piscine, Jonathan Gaudet

Fondée il y a déjà dix ans, la petite maison montréalaise Héliotrope diversifie de plus en plus ses activités ; la collection Noir en est un bon exemple. Consacrée au polar et au thriller, Noir regroupe maintenant quatre titres avec la publication toute récente de ce livre de Jonathan Gaudet. Présentation soignée, écriture « différente » et sujet « limite » semblent caractériser les livres publiés dans cette série — nous avons déjà parlé du tout premier, Une église pour les oiseaux de Maureen Martineau —, et La piscine ne fait pas exception à cette règle. Ici, un accident grave survient à la centrale nucléaire près du grand fleuve — qui ne peut être que celle de Gentilly — et l’une des soi-disant victimes resurgit plus d’une dizaine d’années plus tard, déclenchant une série d’événements aussi violents que traumatisants. Disons que ce n’est pas d’abord par son intrigue que le roman de Gaudet s’impose ; situer un accident nucléaire au Québec alors que la seule centrale existante est stoppée depuis des lunes, et même en cours de démantèlement, ce n’est pas la meilleure des idées. Par contre, la qualité de l’écriture de l’auteur est évidente. On y sent une corrélation profonde entre la nature et les personnages, une sorte de symbiose souvent étonnante qui fait parfois songer à certains passages d’Anima de Wajdi Mouawad. On souhaiterait toutefois voir les relations entre les personnages — entre la mère et la fille, par exemple — plus approfondies… mais cela viendra peut-être avec le prochain livre de Gaudet.


La piscine

Jonathan Gaudet Héliotrope/Noir Montréal, 2016, 426 pages

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