Philosophie hivernale, de Platon aux robots

John Dewey
Photo: International Portrait Gallery John Dewey

La philosophie au XXIe siècle ? Elle couvre large, de la pensée de Platon à l’empathie artificielle, des rééditions aux désirs d’innovation. Signalons dans cette rentrée littéraire la parution chez Gallimard des Écrits politiques de John Dewey (1859-1952). Et pour entrer dans l’oeuvre de ce défenseur de la démocratie et de l’éducation, toujours chez le même éditeur, un essai signé Jean-Pierre Cometti, Lire John Dewey.

Frédéric Jacquet attire notre attention sur le thème de la naissance chez Jan Patocka, autre grande figure intellectuelle du XXe siècle (Patocka. Vers une phénoménologie de la naissance, CNRS).

Dans La silhouette de l’humain. Pour un naturalisme critique (Gallimard), Daniel Andler se demande ce qu’il reste d’une conception naturaliste du monde à l’ère de la technoscience.

Arnaud François et Frédéric Worms s’intéressent au problème du « vivant » en examinant ses manifestations sous différents angles d’approche, de la métaphysique à la biologie, en passant par l’esthétique et la politique (Le moment du vivant, PUF).

La question négligée de l’espoir

Alors que Michel Blay remet en question l’importance que prend latechnologiedans nos vies (Penser ou cliquer ?, CNRS), Luisa Damiano et Paul Dumouchel nous feront connaître les robots sociaux, des machines faites pour s’adapter, interagir et servir l’humain sans le remplacer (Vivre avec les robots. Essai sur l’empathie artificielle, Seuil).

Chez Pascal Chabot, c’est par l’entremise d’une fiction philosophique que l’on se demandera si les robots pourront un jour se mettre à l’école de Socrate (ChatBot le robot. Drame philosophique en quatre questions et cinq actes, PUF).

Dans Vies et morts des super-héros (PUF), ouvrage dirigé par Laurent de Sutter, on trouvera une série de réflexions sur les thèmes de l’enfance, de la surveillance, de la guerre, de l’éthique ou encore de la nation à travers quelques héros célèbres de la bande dessinée américaine.

Pour un retour aux sources, on pourra lire de Monique Dixsaut Le naturel philosophe (Vrin), qui interroge le sens du terme « philosophia » dans les dialogues de Platon. Chez le même éditeur, notons également la parution de Qu’est-ce que raisonner de Jean-Marie Chevalier.

Spécialiste de la pensée chinoise, François Jullien fera paraître Vivre en existant. Une nouvelle éthique (Gallimard) et, chez Allia, Jean François Billeter présentera quelques extraits du Zhuangzi, l’un des textes fondateurs du taoïsme (Études sur Tchouang-tseu).

Chez Flammarion, Monique Atlan et Roger-Pol Droit proposeront un essai abordant une question négligée par la philosophie depuis l’Antiquité, certains l’associant à la foi, d’autres s’en méfiant tout simplement : celle de l’espoir, auquel les auteurs cherchent à « redonner une plus juste place » (L’espoir a-t-il un avenir ?).

En terminant, les éditions Robert Laffont annoncent un volume consacré à l’oeuvre d’Alain Corbin, historien du corps et des sensibilités (Histoire des sens et quête de l’intime). On y retrouvera trois de ses classiques : Le miasme et la jonquille portant sur l’odorat, Le village des « cannibales », traçant l’histoire d’une communauté villageoise au XIXe siècle, et Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot, récit biographique d’un inconnu.

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