Conversations d’un enfant du siècle, Frédéric Beigbeder

Animateur d’émissions littéraires à la télévision française, chroniqueur littéraire mondain, le romancier Frédéric Beigbeder a rassemblé dans Conversations d’un enfant du siècle les entretiens parfois superficiels faits pour le petit écran ou des magazines (GQ, Lui). Des rencontres qui ont le mérite de braquer les projecteurs sur des écrivains d’importance, dont il est tantôt l’ami ou le groupie. À preuve ces rencontres avec Chuck Palahniuk, Umberto Eco et Antonio Tabucchi, Michel Houellebecq, Bret Easton Ellis ou Bernard-Henri Lévy. On y trouvera quelques perles, tel cet entretien rare avec Albert Cossery, ou l’évocation d’un rendez-vous manqué avec Françoise Sagan quelque temps avant sa mort. Racoleur avec un peu tout le monde, Beigbeder se permet parfois sous couvert d’humour de glisser un peu de venin, comme dans ce portrait éclair de Jean d’Ormesson : « Il me semble qu’il a incarné depuis quarante ans ce que doit être un écrivain français : quelqu’un de brillant, aristocratique et élégant, qui dit du mal de lui-même et publie toujours le même livre. » Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, l’auteur de L’amour dure trois ans (Grasset, 1997) possède certains charmes : ironie, autodérision, sens de la formule, esprit gaulois. Léger, mais pas toujours.