Lettre à Dennis Rodman, bouffon de la dictature nord-coréenne, Élise Fontenaille

Le basketteur américain Dennis Rodman a été une étoile de la NBA dans les années 1990 et a ensuite nourri la presse people en multipliant les frasques. En 2013, à l’invitation du magazine d’origine montréalaise Vice, l’énergumène se rend en Corée du Nord pour y rencontrer le dictateur Kim Jong-un, amateur de basket. À son retour, Rodman déclare que le tyran, au fond, est un sacré bon gars. La journaliste et romancière française Élise Fontenaille ne le prend pas. Dans ce vigoureux pamphlet, elle taille en pièces les bêtises de Rodman, en citant un rapport de l’ONU, daté lui aussi de 2013, qui décrit la Corée du Nord « comme une immense prison à ciel ouvert », dirigé par un régime totalitaire abonné à la torture et financé par la production et le trafic de drogue. La protection que lui offrent la Russie et la Chine ainsi que sa réputation de puissance atomique font trembler la communauté internationale, qui reste passive. Il est scandaleux, clame l’écrivaine, que des personnages fantasques comme Rodman et, avant lui, au début des années 1970, certaines grandes figures des Black Panthers, fassent copain-copain avec les despotes nord-coréens, s’attirant de cette façon les complaisants feux de la rampe médiatique, pendant qu’un peuple se meurt. Le spectacle devrait avoir des limites.