Machine God, Jean-Jacques Pelletier

Un évêque crucifié. Un imam égorgé. Un rabbin explosé. Le tout à la vue de tout le monde bien sûr : l’évêque sur les écrans de Times Square, rien de moins, et les deux autres sur des vidéos diffusées partout, sur tous les réseaux sociaux. Les deux premiers à New York, le troisième ici, à Montréal. Ouf… Très vite, au milieu des invectives, des menaces puis des violences qui pleuvent de tous côtés, le nom de Victor Prose fait surface et s’impose comme premier suspect. Dans les trois cas. Avec évidemment tout un faisceau de preuves : empreintes, caméras de surveillance, lettres, courriels, etc. Théberge, Nathalya et tous les amis de Prose savent fort bien qu’il n’a rien à voir avec tout cela, mais les médias sociaux sont tellement enflammés qu’il devient de plus en plus impossible de le disculper sans faire automatiquement partie du complot islamiste. Ou fondamentaliste chrétien. Ou juif, et même sioniste puisque, évidemment, le Mossad est impliqué selon certains commentateurs de l’actualité. Le bordel habituel, quoi… Ceux qui connaissent Jean-Jacques Pelletier saisiront rapidement que l’on se retrouve avec cette histoire sulfureuse et provocatrice dans la suite des Dix petits hommes blancs (Hurtubise, 2014) paru l’an dernier. Ici encore, l’assassinat est élevé à la dimension d’une oeuvre d’art par un maniaque mégalomane croyant qu’il peut éduquer les masses et faire la preuve, cette fois, que toute religion tue. La démonstration est probante, presque plausible... mais il faut le dire encore, répétitive. Jean-Jacques Pelletier écrit toujours le même livre en changeant à peine les personnages autour desquels il brode constamment la même histoire de complot global, de la même façon ou presque. Selon le moment où l’on est embarqué dans le train JJP, nous en sommes ici au chapitre 152 ou 327… Peut-on s’attendre à lire autre chose un jour ?

L’auteur sera au Salon en séance de signatures les samedi 21 et dimanche 22 novembre.

Machine God

Jean-Jacques Pelletier, Hurtubise, Montréal, 2015, 480 pages

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