Larry Tremblay remporte le Prix littéraire des collégiens

Le pronostic des étudiants de Lévis était bon : l’écrivain Larry Tremblay a remporté vendredi le Prix littéraire des collégiens pour son livre L’orangeraie, publié aux éditions Alto.
Dans un reportage publié plus tôt cette semaine sur les délibérations au cégep Lévis-Lauzon, on avait pu constater à quel point ce roman avait marqué les étudiants. Campé dans l’orangeraie d’un pays fictif, le roman suscite une réflexion féconde sur le terrorisme et le phénomène des kamikazes notamment.
L’orangeraie était en lice contre La ballade d’Ali Baba (Catherine Mavrikakis), Bondrée (Andrée A. Michaud), Le feu de mon père (Michael Delisle) et Fais pas cette tête (Jean-Paul Beaumier).
Le prix a été remis lors d’une cérémonie au Salon du livre de Québec vendredi midi en compagnie de nombreux étudiants. « J’étais ému, bouleversé, content, heureux, a confié Larry Tremblay un peu plus tard. On reçoit une boule d’amour et d’intelligence en même temps. »
Au dire de la jeune représentante du cégep Garneau, Carolane Vallée, les étudiants ont été séduits par « la force de l’histoire », celle du « message » et la réflexion que le livre provoquait.
Pour l’auteur, c’est « mission accomplie ». « C’est très difficile pour nous qui sommes dans une relative paix […] de comprendre qu’un papa ou une maman accepte de sacrifier un de ses enfants. Mais le roman montre que ce n’est pas parce qu’ils ne les aiment pas qu’ils le font. C’est parce qu’ils sont piégés dans un réseau de pressions sociales et d’idéologie. »
Financé par la Fondation Marc Bourgie, le Prix des collégiens, dans sa forme actuelle, se tient tous les ans depuis 2004. Les ouvrages sont sélectionnés par un jury présidé par la responsable du cahier Livres du Devoir, Catherine Lalonde. Une fois les livres sélectionnés, les participants débattent des forces et faiblesses de chaque ouvrage pendant des semaines, dans leur collège respectif. Ils conviennent ensuite d’un classement, puis délèguent l’un des leurs dans une immense plénière pour le défendre à la veille du Salon du livre de Québec.
Pour la première fois cette année, on leur avait adjoint un parrain bien spécial, l’humoriste Louis-José Houde, qui est lui-même un grand amateur de littérature. Au dire des collégiens, sa présence a été très appréciée. « Il a été excellent et pas juste pour son humour », a noté Ariane Chaput, la déléguée du cégep de Jonquière.
Ariane en était à sa première participation au prix. Ce fut pour elle une grande découverte. « J’ai vu que je n’étais pas toute seule à aimer la lecture dans mon monde à moi, a-t-elle dit en entrevue au Devoir. Ça donne le goût de continuer à lire, d’inviter des amis à participer. »