Des lumières dans l’austérité

Philippe Couillard, dit-on, aime les essais. Lira-t-il, en avril, L’assaut contre les retraites. Discours catastrophistes, réformes réactionnaires et droit à une retraite décente, un collectif dirigé par Normand Baillargeon chez M éditeur ? On le souhaite. Ancien étudiant en philosophie, Pierre Karl Péladeau serait, lui aussi, semble-t-il, un lecteur d’essais. Il n’est pas sûr, cependant, qu’il appréciera Lockout au Journal de Montréal. Enjeux d’un conflit de travail, un ouvrage, aussi chez M éditeur, dans lequel deux anciens journalistes de ce quotidien exposeront « les méthodes » du magnat de la presse.
Les candidats à la chefferie du Parti québécois et les militants de cette formation politique voudront lire Le Parti québécois, un essai de Philippe Bernier Arcand aux éditions Poètes de brousse, qui analysera la nature du nationalisme péquiste. Aux éditions Fides, Danic Parenteau plaidera pour L’indépendance par la république. Chez Lux, l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) proposera Dépossession. Une histoire économique du Québec contemporain. 1 – Les ressources.
Éducation et santé
Dans le domaine de la santé, deux titres retiennent l’attention aux Presses de l’Université Laval (PUL) : Chroniques impertinentes d’un médecin de famille, de Bertrand Savoie, et Remèdes mortels et crime organisé. Comment l’industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé, un livre du chercheur danois Peter Gotzsche, traduit par Fernand Turcotte.
En éducation, quatre essais nourriront la réflexion. Chez Stanké, dans Péril scolaire, la chroniqueuse Tania Longpré identifiera « les 10 maux de l’éducation au Québec ». Aux PUL, le sociologue Jacques Roy jettera un Regard sur les cégépiens et la réussite scolaire. Aux éditions Multimondes, le trio Demers-Éthier-Lefrançois se penchera sur Les fondements de l’éducation. Patrick Doucet, aux éditions Liber, expliquera Comment l’éducation sexuelle peut rendre plus intelligent, dans un essai sur l’homosexualité.
Société
Chez VLB, dans La dictature du bonheur, Marie-Claude Élie-Morin critiquera l’idéologie de la pensée positive. Aux éditions Nota bene, le psychologue Nicolas Lévesque signera Le peuple et l’opium, un essai sur l’exploitation de nos dépendances affectives. Aux éditions Liber, dans La société de l’amélioration, Nicolas Le Dévédec réfléchira sur notre passion de la performance. Chez Lux, le journaliste Hugo Meunier livrera les fruits d’une enquête dans Walmart. Journal d’un associé.
Comme d’habitude, les éditions Écosociété nous inviteront à penser à gauche. Y seront publiés À la croisée des siècles. Réflexions sur la gauche québécoise, de Charles Gagnon, Le néolibre-échange. L’hypercollusion business-politique, de Jacques B. Gélinas, Le renouveau du syndicalisme, sous la direction du trio Fortier-Crevier-Trépanier, et une histoire de Québec Presse. Un journal libre et engagé (1969-74), de Jacques Keable. Le catholicisme de gauche se retrouvera, aux éditions Novalis, dans Guy Paiement, prophète du pays réel, un recueil des meilleurs textes de ce jésuite engagé.
Littérature
Au Boréal, dans Le roman sans aventure, Isabelle Daunais se demandera pourquoi le roman québécois est si peu lu et reconnu à l’étranger et Robert Melançon plaidera Pour une poésie impure.
Chez VLB, Richard Foisy proposera Un poète et son double, une biographie de Jean Narrache-Émile Coderre. Aux PUL, François-Emmanuël Boucher fera une lecture de Philippe Muray dans La conjuration du Tertiaire.
Isabelle Boisclair, Lucie Joubert et Lori Saint-Martin, aux éditions du Remue-ménage, feront Mines de rien, en regroupant des chroniques féministes.
Histoire
Chez VLB est attendue Une histoire du RIN, de Claude Cardinal. Au Boréal, Jean-Philippe Warren racontera la vie d’Honoré Beaugrand dans La plume et l’épée (1848-1906). Chez Hurtubise, Peter Gossage et J. I. Little lanceront Une histoire du Québec : entre tradition et modernité. Au Remue-ménage, Élise Detellier signe Mises au jeu. Les sports féminins à Montréal, 1919-1961.
Chez Lux, deux titres importants : Renégats. Les Canadiens engagés dans la guerre civile espagnole, de Michael Petrou, et Nègres noirs, nègres blancs. Race, sexe et politique dans les années 1960 à Montréal, de David Austin.
Aux éditions Libre Expression, dans le genre biographique, Claude Gravel suivra Raymond Gravel. Entre le doute et l’espoir. Aux éditions Fides, le géographe Normand Cazelais reviendra sur son parcours dans Chronique d’une vie sur deux millénaires.
Au Septentrion, parmi plusieurs titres, retenons Charivari et justice populaire au Québec, de René Hardy, Brève histoire des patriotes, de Gilles Laporte, et Une histoire de la politesse au Québec, sous la direction de Laurent Turcot et Thierry Nootens.
Philosophie et science
Aux éditions Mémoire d’encrier, l’anthropologue Gilles Bibeau établira une Généalogie de la violence. Chez VLB, Paul Chamberland nous invitera à Accueillir la vie nue face à l’extrême qui vient. Dans Derniers tabous, aux éditions Nota bene, Robert Hébert mènera une réflexion sur notre époque. Aux PUL se poursuivra la publication des œuvres de Charles De Koninck, avec Le dilemme de la constitution.
Aux Herbes rouges, Michel Morin nous invitera à Être et ne pas être. L’œuvre de Morin n’est pas facile. Simon Nadeau la présentera dans Le philosophe contrebandier.
L’économiste Louis Gill, chez M éditeur, critiquera une icône de la gauche québécoise dans Autopsie d’un mythe. Réflexions sur la pensée politique de Jean-Marc Piotte.
En science, aux éditions Multimondes, la physicienne Pauline Gagnon lancera Qu’est-ce que le boson de Higgs mange en hiver et autres détails essentiels… Ce sera simple, dit-on. On a hâte de voir.