Lettres de Rina Lasnier à un ami, René Pageau

« Deux choses paraissent caractériser surtout sa vie : sa foi catholique et sa foi dans la poésie », écrivent les Biron, Dumont et Nardout-Lafarge, au sujet de Rina Lasnier (1910-1997), dans leur Histoire de la littérature québécoise (Boréal, 2007). Ces deux fidélités, si intimement liées, chez cette écrivaine, qu’elles n’en sont souvent qu’une, s’expriment presque à toutes les pages de ce recueil de lettres adressées, de 1961 à 1989, à son ami René Pageau, poète et clerc de Saint-Viateur. Lasnier disait avoir choisi le célibat par « vocation poétique ». Elle sera, en effet, poète à temps plein, comme en témoignent ces lettres, qui parlent rarement d’autre chose. « L’écriture pour elle n’est pas une carrière à réussir, note Pageau, mais un amour à vivre. » Joliettaine d’adoption, amie des clercs de la région, notamment du père Gustave Lamarche dont elle admire la poésie, Lasnier, dans ses missives, manifeste souvent son conservatisme (elle n’aime ni la gauche ni l’oeuvre d’Hubert Aquin), mais redit surtout, sans cesse, que la poésie « n’a jamais de repos du moins si elle est giration de l’âme vers sa source et non simple effervescence du sentiment ».

Lettres de Rina Lasnier à un ami

René Pageau Médiaspaul Montréal, 2014, 162 pages

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