Prions en Église, 75 ans de développement - Le tout premier Prie avec l'Église est publié en 1936

Ce texte fait partie du cahier spécial Édition - Novalis
«Nous tenons à être présent tant et aussi longtemps que les communautés chrétiennes seront là»En 1936, le père André Guay, oblat enseignant à l'Université d'Ottawa, fonde le Centre catholique, qui deviendra 33 ans plus tard Novalis. Ce centre se veut «une sorte de laboratoire où des prêtres et des laïcs étudient ensemble les problèmes actuels de l'Église et leur cherchent des solutions à la fois pratiques et applicables aux masses». Un petit livret y est mis en forme et, 75 ans plus tard, Prie avec l'Église paraît toujours, sous un autre titre, toutefois.
L'une des premières initiatives du Centre catholique d'Ottawa, dès sa fondation, est d'offrir aux fidèles un «petit livret» pour qu'ils participent à la messe du dimanche. Prie avec l'Église, qui deviendra Prions en Église trois décennies plus tard, paraît pour la première fois le 7 juin. Nous sommes alors en pleine dépression économique — la grande crise des années 1930 — et le livret est par conséquent vendu à la porte des églises par des chômeurs... au prix d'un cent!«Voilà qui témoigne que nous sommes une institution au service de la communauté, déclare Jacques Lison, directeur des revues religieuses et de Prions en Église, aux Éditions Novalis. Les décisions que nous prenons sont toujours tournées vers l'ouverture et l'espérance.»
C'est ainsi que, en 1989, une édition en gros caractères est produite afin de répondre aux besoins des paroissiens vieillissants. «À ma connaissance, relate M. Lison, ce pourrait être la seule revue qui publie une édition en grands caractères.» Et voici que, à partir de janvier prochain, le «petit livret» de notre enfance disparaîtra pour ne laisser place qu'à l'édition en gros caractères.
«Je dirais que nous sommes une institution toujours à l'avant-garde, avance Jacques Lison. Par exemple, dès le départ, on offrait des textes en français, alors que la liturgie était en latin... C'était bien avant que le concile Vatican II n'ouvre la liturgie aux langues vernaculaires, dont le français.» Aujourd'hui, Prions en Église se retrouve dans Internet, en plus d'être un mensuel publié à l'échelle internationale.
Un développement planétaire
Jacques Lison rappelle que Prions en Église est un petit livret de 40 pages qui mesure environ 4 x 5 pouces et dont les fidèles se servent pour célébrer l'eucharistie (la version en grands caractères, identique au livret, mesure 5 x 7 pouces). «C'est un manuel d'accompagnement qui aide à suivre la célébration du dimanche», précise-t-il. Dans les dernières pages, on y retrouve de petites chroniques d'éducation sur des thèmes touchant la foi — des explications sur un mot de la foi, sur la parole de Dieu, une petite prière, etc. — afin d'accompagner les fidèles dans leurs méditations. Le livret est publié tous les dimanches, en plus d'une édition spéciale pour Noël.
Douze ans après la publication du premier Prie avec l'Église, le Centre catholique crée une version anglaise pour desservir le Canada, puis les États-Unis à partir de 1999.
En janvier 1965, alors que le concile Vatican II s'achève, le livret devient Prions en Église afin de refléter la nouvelle pensée théologique: «Le peu-ple de Dieu en prière ne s'unit pas à l'Église, il constitue l'Église.»
L'année suivante paraît une édition mensuelle qui propose les textes liturgiques des messes quotidiennes. «Dans le mensuel, vous avez la messe pour chaque jour, précise l'éditeur. Il faut savoir que dans la liturgie, pour chaque jour, il y a des lectures bibliques, un épître, un psaume ainsi que des oraisons et des prières. Il y a donc tout ce qu'il faut pour chaque jour de l'année.»
Un Prié français
En 1969, le Centre devient les Éditions Novalis. En 1987, la maison d'édition signe avec Bayard Presse, propriété des assomptionnistes français, une licence pour la publication d'une version française du mensuel Prions en Église. La revue est désormais diffusée à travers l'Europe francophone, tout en demeurant sous la responsabilité de Novalis. «Les assomptionnistes ont été frappés par notre publication mensuelle et l'ont donc reprise, rapporte avec fierté M. Lison, et ils ont eu un succès fulgurant, avec près de 150 000 abonnés.»
Finalement, en 2008, l'Université Saint-Paul, à Ottawa, cède Novalis à Bayard Canada, propriété des augustins de l'Assomption de Québec. «Il est important de souligner que cette communauté s'inscrit dans la même ligne missionnaire que les oblats, précise Jacques Lison. En changeant de mains, Novalis et ses fleurons se voient assurés d'un avenir dynamique et prometteur.»
Complexité
Le directeur des revues religieuses, qui oeuvre chez Novalis depuis dix ans, explique que produire Prions en Église nécessite «une expertise extrêmement pointue et particulière». Il s'agit d'une publication d'une complexité inouïe, insiste-t-il: «On ne se rend pas compte que chaque numéro représente une foule de détails. Entre autres, il y a la complexité de la liturgie, qui a toutes sortes de règles et de subtilités qui échappent au calendrier ordinaire et à la routine. La production de Prions est à la fois extrêmement régulière et extrêmement complexe.» À preuve, rapporte-t-il, Novalis a tenté de concevoir des logiciels qui exécuteraient la tâche automatiquement, «mais on n'y arrive pas en ce moment! On est dans l'artisanat...»
«J'ai toujours senti, depuis que je suis là, que c'est d'abord une mission; ce qui prime, celle du service qu'on rend à l'Église d'ici, poursuit Jacques Lison. Les gros caractères, par exemple, c'est le signe du service qu'on veut rendre à tous les gens, puisqu'il y a effectivement beaucoup de personnes âgées parmi nos lecteurs.»
«Je pense que nous avons encore un bel avenir, enchaîne-t-il, bien que nous soyons solidaires de ce que traverse l'Église. On a le sentiment de vivre une solidarité de destin avec nos paroissiens et toute la communauté chrétienne et l'Église. Donc, l'avenir de Prions en Église, c'est l'Église comme vous la voyez — ce qui peut nous réserver de bonnes surprises. Bien sûr que nous vivons un déclin — fermeture des paroisses... Mais nous tenons à être là tant et aussi longtemps que les communautés chrétiennes seront là... On est là pour rendre ce service!»
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Collaborateur du Devoir
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