Le livre d'Audubon sera au Musée de la civilisation

Birds of America est un livre monumental avec ses pages de 99,5 X 67 centimètres et ses 435 gravures tracées à la main.
Photo: Agence France-Presse (photo) Ben Stansall Birds of America est un livre monumental avec ses pages de 99,5 X 67 centimètres et ses 435 gravures tracées à la main.

Le Musée de la civilisation montrera, les 8 et 9 janvier, son exemplaire de Birds of America, du peintre naturaliste John James Audubon. Le livre, composé de 435 gravures tracées de la main même du maître, ferait partie des plus beaux exemplaires publiés entre 1827 et 1838. Chez Sotheby's, à Londres, en décembre, une copie de Birds of America a atteint aux enchères la somme de 11 millions de dollars, devenant ainsi le livre le plus cher du monde.

Le Birds of America au Musée de la civilisation est divisé en quatre tomes: deux seront présentés au public. Un des tomes sera protégé sous plexigas, un autre sera manié et commenté par Pierrette Lafond, documentaliste responsable du centre de documentation du musée. «Nous serons deux pour tourner quelques pages, qui doivent être manipulées avec soin.» Si les visiteurs ne pourront ainsi voir que quelques-unes des gravures, ils auront, via le catalogue Internet du musée, accès à toutes les images. Mme Lafond estime que la visite, même pour quelques planches, vaut le détour.

Car Birds of America est un livre monumental avec ses pages de 99,5 X 67 centimètres. Les oiseaux y sont représentés grandeur nature. «Pour certains spécimens, comme les flamants roses, explique Mme Lafond, Audubon a choisi des positions repliées afin de les faire entrer sur la page, tout en respectant les positions naturelles des oiseaux. C'est ce qui fait que ce livre est hors du commun, extravagant: si on prenait un dindon sauvage et qu'on le mettait sur le papier, il apparaîtrait tel quel!» Les pages sont de coton, qui assure une meilleure pérennité, et le musée a fait construire un support spécial afin que les gigantesques pages puissent être tournées sans stresser la reliure du précieux bouquin.

Birds of America a été acheté par le Séminaire de Québec en 1861 et servait alors à l'enseignement. Le Musée de la civilisation en a hérité, comme de la collection du séminaire, en 1995. «C'est extrêmement rare, ces ouvrages, sur le marché. Il y aurait eu cent soixante-quinze Birds of America à l'origine, poursuit la documentaliste, et on estime qu'il en reste entre cent et cent dix. Personnellement, je pense que cette évaluation est un peu haute. On dit qu'il y en aurait cinq au Canada et plus ou moins quatre-vingts en Amérique du Nord.» Une occasion, donc, de «voir de visu» ces oiseaux rares.

À voir en vidéo