Polars - Chercher l'aiguille dans le tas de caisses

Toute l'année durant, c'est par caisses que les arrivages témoignent de la vitalité du secteur. Et si les perles rares ne courent pas les rues, l'automne qui vient proposera quelques incontournables grandes pointures.
On ne parlera pas de tout puisque c'est impossible: pas de liste exhaustive, donc, ni de nomenclature. C'est plutôt en cherchant l'aiguille au fond des caisses que l'on tombe sur des choses fort intéressantes...Ici et maintenant ou presque
Parmi ces gros calibres venant solliciter l'attention de tout le monde, il faut tout de suite souligner la sortie très attendue en novembre, chez l'éditeur québécois Alire, du quatrième tome des célébrissimes Gestionnaires de l'Apocalypse, de Jean-Jacques Pelletier. On ne connaît pour l'instant que le titre de l'ouvrage qui sera publié en deux livres: La Faim de la Terre. Rendez-vous fixé au 5 novembre.
Un peu plus tôt, c'est l'écrivain-anthropologue judiciaire Kathy Reichs qui nous reviendra avec son héroïne Temperance Brennan dans Les Os du diable, chez Robert Laffond. L'enquête de Tempe — le «modèle» de Bones à la télé américaine —, qui travaille autant à Montréal, rue Parthenais, que dans le sud des États-Unis, se déroulera cette fois à Charlotte, en Caroline... et certaines méchantes langues commencent à chuchoter qu'elle devrait y rester. Sortie le 8 octobre.
Mais il y a surtout que vient tout juste d'arriver en librairie le plus récemment traduit James Lee Burke: L'Emblème du croisé. On y retrouve bien sûr Dave Robicheaux au fond du bayou de New Iberia, avec la galerie d'incroyables personnages qui l'entourent; un Robichaux qui reprend l'insigne d'enquêteur pour élucider la disparition d'une femme énigmatique, prostituée et chanteuse de jazz, qu'il a connue dans sa jeunesse. La remarquable traduction de Patricia Christian fait éclater la somptueuse écriture de Burke en autant de paysages d'odeurs fortes, de couleurs violentes, de végétation envahissante et de grands arbres mouillés qu'affectionne ce grand écrivain. À lire absolument dans la collection «Rivages», chez Payot.
Autre arrivée intéressante: L'Appel des morts de l'Écossais Ian Rankin, aux Éditions du Masque. À quelques marches près de la retraite, l'inspecteur Rébus se lance dans une enquête qui, comme chaque fois, révélera l'ampleur de la dégueulasserie ordinaire à laquelle en arrive souvent l'humain «intéressé». Rankin réussit à nous garder en haleine, autant par ses descriptions d'Édimbourg que par l'ambiguïté de son inspecteur, durant presque toute la durée de ce lourd livre de 500 pages.
Un peu plus loin
En novembre, chez Métailié, on publie un récit d'Andrea Camilleri: Le Tailleur gris. Pas de commissaire Montalbano ici, mais une intrigue quand même. Toujours traduit remarquablement par Serge Quadruppani, ce roman qui raconte l'histoire d'un homme marié à une veuve bien plus jeune que lui «nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret»...
Autre suspense fort attendu, en novembre toujours et chez Seuil/Policier, Qui sème le sang du Suédois Arne Dahl. C'est seulement le deuxième livre traduit en français de cet écrivain — on se souviendra de son étonnant Misterioso où la pièce de Thelonius Monk joue un grand rôle — qui mène sous ce pseudonyme une deuxième carrière de romancier. Ici, le FBI informe la Suède qu'un célèbre critique littéraire suédois a été retrouvé, torturé à mort, à l'aéroport de New York et que l'assassin a pris la place de sa victime dans l'avion pour Stockholm... L'éditeur annonce la parution simultanée de Misterioso aux Éditions Points.
Au Seuil, toujours dans la même collection mais plutôt vers le début décembre ici, le tout nouveau C. J. Box: Zone de tir libre. On y retrouve Joe Pickett, garde-chasse de profession dans le Wyoming, en difficulté, non pas dans les grands espaces sauvages, mais dans la compagnie d'un avocat corrompu...
Une dernière suggestion, au Seuil encore: Damnation Street de l'Américain Andrew Klavan. On ne pourra lire la chose qu'en novembre, mais que dites-vous de cette amorce: «Scott Weiss et John Foy: l'un est un tueur psychopathe et l'autre un détective privé de grand renom. Tout les oppose, sauf une chose: ils recherchent Julie Wyant, une prostituée à visage d'ange dont ils sont tous les deux tombés follement amoureux. Sauf que Julie les fuit.»