Essais - L'apport significatif des Haïtiens au Québec moderne

Au total, ils sont 52 personnalités, ayant brillé par leurs succès, triées sur le volet — dont l'Association des ingénieurs haïtiano-canadiens — et sorties de l'ombre. «Non pas pour s'exhiber, mais pour servir de modèle», écrit son président Samuel Pierre dans l'avant-propos de cet ouvrage, préfacé par Jacques Parizeau et débutant par un «mot du premier ministre» Jean Charest. Les projecteurs sont dirigés vers huit secteurs d'activité — dont l'éducation, la santé, l'université et la science — pour lesquels une contribution haïtienne à «l'édification du Québec moderne» était digne de mention.

L'ouvrage prend la forme de témoignages de pionniers des années 50-60 (pendant la dictature de François Duvalier), d'hommages, et souligne les prix, les nominations ou les distinctions accordés à ces néo-Québécois. D'éminentes personnalités québécoises témoignent de leur expérience avec ces vedettes. En santé, Samuel Pierre consacre cinq pages à la Dre Yvette Bonny qui, en 1980, a réalisé la première greffe de moelle osseuse au Québec sur une fillette de 12 ans. Cette même année, elle a commencé à enseigner à l'Université de Montréal, qui l'a consacrée professeure de l'année 1999-2000. Cette pédiatre a quitté Haïti en 1960 après son diplôme en médecine afin de se spécialiser au Québec.

En culture, les contributions de Dany Laferrière, d'Anthony Kavanagh et d'Anthony Phelps sont soulignées. Celles de l'actuelle députée du Bloc québécois Vivian Barbot en politique et de Bruny Surin en sport sont notées également. Dans son «mot», Jean Charest salue «la fraternité entre deux histoires, des cultures et des valeurs qui se sont rejointes». Ensuite, l'ancien premier ministre Jacques Parizeau emboîte le pas dans une préface mouchetée de témoignages sur ses relations amicales et intellectuelles avec des Haïtiano-Québécois. Les analyses de Vély Leroy sur les options de politiques monétaires advenant une souveraineté du Québec le fascinaient alors qu'il était ministre des Finances. M. Parizeau croit que ces Haïtiens auraient pu servir leur pays «si les circonstances avaient été différentes». L'éditeur Samuel Pierre indique toutefois que l'inverse est tout aussi vrai, en ce sens qu'un grand nombre de Québécois ont consacré leur vie à la formation de religieux haïtiens. Consultez le site www.polymtl.ca/pub afin de connaître les points de vente de ce livre ou lisez-le au www.haiti-quebec.ca.


***

Ces Québécois venus d'Haïti

Samuel Pierre

Presses internationales

Polytechnique

Montréal, 2007, 545 pages

À voir en vidéo