Au cours des dernières années, on a vu apparaître de nombreux albums pour enfants ayant pour thème les bienfaits de la lecture. Ah! les livres! À en croire la littérature jeunesse, ils sont capables d'accomplir des miracles! Les vilains méchants deviennent de charmantes et douces créatures dès lors qu'on leur ouvre les portes de l'imaginaire par le biais d'une histoire.

Superbouquin s'inscrit dans ce courant autopromotionnel, sauf qu'au lieu de nous jouer la mièvre sérénade bien-pensante, il mise plutôt sur la carte humoristique, un brin irrévérencieuse. Parmi les trois frères cochons, Jules est le seul à s'intéresser aux livres. Ça ennuie un peu César et Alexandre, qui voudraient bien qu'il lâche son bouquin pour jouer avec eux. Mais quand le loup se met à roder autour d'eux, le livre favori de Jules, Les Aventures de Supercochon, devient très utile. L'amateur de lecture y puise des idées qui permettent aux trois frangins d'échapper au prédateur. Supercochon utilise une nappe comme parachute pour éviter d'être capturé par le Vilain Cafard? Pourquoi un vieux parapluie ne parviendrait-il pas à porter les cochonnets jusqu'en bas de la falaise? Quand le loup, les ayant rejoints malgré leur ruse, s'apprête à les croquer, le bouquin vient encore une fois à leur rescousse. En effet, quoi de mieux qu'un bel album rigide en plein front pour dissuader un loup trop gourmand? Le plaisir de la lecture, c'est bien, c'est sûr. Mais un chouïa de délinquance à l'occasion, ça ne peut pas faire de mal non plus...

Collaboratrice du Devoir