Paris — Paru au Québec il y a près d'un mois, le dernier roman de Jacques Godbout, La Concierge du Panthéon, vient de sortir en France, où il a été remarqué par Bernard Pivot.

Dans la chronique hebdomadaire qu'il livre au Journal du dimanche, l'ancien animateur d'Apostrophes a récemment salué le «joli roman» de Godbout, qui dresse, à travers ses «facéties malicieuses», un portrait «à la fois tendre et moqueur, pédagogique et bouffon» de Paris.

La Concierge du Panthéon narre les mésaventures et les désillusions de Julien Mackay, jeune météorologue retraité venu écrire un premier roman dans la capitale française en pensant que la plus littéraire des villes du monde l'inspirera, à défaut de lui donner du génie.

L'homme a 48 ans. C'est un «Candide de Chicoutimi qui a gardé la fraîcheur et la naïveté de la première neige sur les Laurentides», résume Bernard Pivot.

Certes, écrit le célèbre chroniqueur, l'arrivée du Québécois à l'hôtel de la Société des gens de lettres, qu'il confond avec un hôtel de tourisme, sa rencontre avec un écrivain de renom, le «Grand Homme», ou encore sa beuverie avec les clochards ne sont que «des saynètes, des images de "caméras cachées"».

«Mais ce bric-à-brac poétique, ajoute-t-il, dit bien que "la plus belle ville du monde" ne peut faire oublier sa solitude à celui qui en souffre. Et qui ne trouve pas les mots pour en faire un roman.»

La Concierge du Panthéon est le dixième roman de Jacques Godbout. Soulignée la semaine dernière par le Centre culturel canadien à Paris, sa parution

en France marque aussi le 50e anniversaire des débuts en littérature de l'auteur de Salut Galarneau!.

Le premier recueil de poésie de Jacques Godbout, Carton pâte, a en effet été publié à Paris aux Éditions Seghers en 1956. Inaugurée en 1962 avec L'Aquarium, son oeuvre romanesque — comme celle de son amie Anne Hébert — a été entièrement publiée au Seuil.