Québec lancera un appel d’offres pour 1500 mégawatts d’énergie éolienne

Le gouvernement Legault a confirmé jeudi son intention de lancer un nouvel appel d’offres d’Hydro-Québec pour un bloc de 1500 mégawatts (MW) d’énergie éolienne, soit le deuxième en importance de l’histoire de la province. Les projets pourraient s’implanter d’ici 2027 dans des régions où on ne trouve actuellement pas de telles installations.
« L’éolien est une filière stratégique déjà bien implantée au Québec et qui a des retombées économiques importantes pour les collectivités locales. Avec l’appel d’offres qu’on lance aujourd’hui, on veut aller encore plus loin », a fait valoir le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, dans le cadre d’un point de presse tenu en fin d’après-midi à Montréal.
Plus de 40 parcs éoliens, représentant près de 4000 MW d’énergie éolienne, sont déjà en service au Québec. Mais le gouvernement veut accélérer le déploiement des projets afin de « doubler à court terme la puissance installée », puis la « quadrupler » d’ici 15 ans. L’objectif : « disposer de suffisamment d’énergie pour répondre à une demande croissante d’électricité dans un contexte d’électrification, de transition énergétique et de décarbonation de l’économie ».
Régions ciblées
Le nouveau bloc de 1500 MW s’inscrit dans cette volonté, a précisé le ministre Fitzgibbon. Les projets qui seront retenus par la société d’État devront d’ailleurs être raccordés au réseau entre décembre 2027 et décembre 2029.
Dans le but d’obtenir des projets « implantés plus efficacement dans le réseau pour réduire les coûts et les délais », Hydro-Québec a préparé une carte des « zones à potentiel d’intégration » qui précise l’emplacement des projets pour ce nouvel appel d’offres.
Cette nouvelle carte permet de constater que des éoliennes pourraient être installées dans des régions qui comptent peu ou qui ne comptent pas de telles installations actuellement. On cible notamment un « potentiel » de 400 MW dans la région de Nicolet, un autre de 300 MW dans la région de Coteau-du-Lac/Valleyfield et un de 250 MW en Montérégie. Ailleurs au Québec, la carte indique un potentiel de 600 MW pour « Chamouchouane », au Lac-Saint-Jean, un autre de 200 MW à Montmagny et un de 400 MW dans le secteur de Rivière-du-Loup.
Québec fixe aussi d’autres balises économiques et sociales, dont « une participation du milieu local aux projets à hauteur d’environ 50 % » et « une maximisation du contenu québécois du projet à hauteur d’environ 60 % des dépenses globales ». Le ministre se dit d’ailleurs confiant relativement à l’acceptabilité sociale des projets, puisque les communautés locales seront impliquées.
Pierre Fitzgibbon promet aussi que le Québec développera d’autres filières énergétiques, dont « le solaire ». Il n’a pas donné davantage de précisions à ce sujet jeudi. « Mais restez aux aguets », a-t-il laissé tomber devant un parterre de gens d’affaires et d’experts du secteur.
Études d’impact
Mercredi, Hydro-Québec a par ailleurs annoncé avoir retenu sept soumissions qui permettront d’injecter de la puissance supplémentaire dans son réseau d’ici décembre 2026.
Ces projets — qui relèvent tous de l’éolien, sauf un — totalisent 1303 MW de puissance installée. Ils avaient été soumis dans le cadre d’appels d’offres lancés conjointement en décembre 2021, respectivement pour 480 MW d’énergie renouvelable et pour 300 MW d’énergie éolienne.
La plupart des projets n’ont toutefois pas encore achevé le processus d’évaluation environnementale en vigueur. En fait, au moins cinq soumissions retenues par la société d’État doivent encore terminer ce processus prévu par la législation québécoise. De ce nombre, quatre projets n’ont pas encore déposé une étude d’impact au ministère de l’Environnement.
L’étude d’impact doit notamment analyser les impacts sociaux, mais aussi environnementaux des projets, comme leurs conséquences potentielles sur la flore et la faune. Dans le cas des parcs éoliens, au Québec, des espèces menacées d’oiseaux peuvent être touchées, par exemple. On l’a entre autres vu dans le cadre de l’analyse de l’impact des projets des Neiges, dans Charlevoix, qui totalisent 1200 MW. Hydro-Québec fait partie des promoteurs de ces projets.