Favoriser une économie bleue
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Leadership au féminin
La protection de nos océans et de la biodiversité qu’ils abritent est primordiale dans la lutte contre les conséquences du changement climatique. En collaboration avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’organisme Mission inclusion promeut l’autonomisation des femmes dans la gestion durable des ressources marines et côtières de l’océan Indien occidental.
Lors de la COP27, plusieurs leaders africains ont lancé un appel afin de soutenir plus solidement la « Grande Muraille bleue ». Cette initiative vise à créer des zones marines interconnectées, protégées et conservées pour contrer les effets du changement climatique dans la région de l’océan Indien occidental. Le projet conjoint de l’UICN et de Mission Inclusion, Paysages marins régénérateurs pour les personnes, le climat et la nature, répond à cet appel.
Il sera déployé dans des zones côtières et marines au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique, à Madagascar et aux Comores, qui font notamment face à une diminution des stocks de poissons. L’UICN se consacrera à la conservation de la biodiversité et à la gestion durable d’aires marines protégées. Ces espaces sont souvent délimités autour de récifs coralliens, de mangroves et d’herbiers, qui abritent de riches écosystèmes menacés par la pression exercée par les activités humaines.
De son côté, Mission inclusion travaillera avec ses partenaires locaux afin de renforcer les compétences des femmes et des jeunes en entrepreneuriat bleu. « On veut accroître l’accès des femmes à des opportunités dans le secteur de l’économie bleue, lance Geneviève Gauthier, directrice de la programmation internationale. L’idée est qu’elles aient plus d’outils, notamment en matière de plaidoyer, pour défendre leurs droits. »
Des ateliers d’échanges seront offerts pour les aider à prendre confiance en leur voix, et l’accès à des prêts ou subventions sera facilité. Des formations seront également offertes sur les thèmes de la gestion durable de micro ou petites entreprises. « Il y aura aussi des opportunités pour des cohortes de femmes de participer à des incubateurs mis sur pied par des partenaires locaux et dédiés à des projets de plus grandes entreprises », ajoute Mme Gauthier.
Des solutions fondées sur la nature
Pour Mission Inclusion et l’UICN, le but est d’implanter des solutions fondées sur la nature qui répondent aux besoins des communautés locales. Les écosystèmes marins fournissent en effet de nombreux services aux communautés côtières dans le monde. Par l’entremise de la pêche et de l’aquaculture, ils sont aussi une source de revenus pour des centaines de millions de personnes, en particulier pour les familles à faible revenu.
« Les communautés côtières dépendent énormément des ressources naturelles influencées par les changements climatiques, d’où l’importance de favoriser une économie bleue », souligne Geneviève Gauthier. La Banque mondiale définit ce concept comme « l’utilisation durable des ressources océaniques pour la croissance économique, l’amélioration des moyens de subsistance et l’emploi, tout en préservant la santé de l’écosystème océanique ».
Les Nations unies estiment qu’une économie bleue incarne les trois piliers de la durabilité : environnemental, économique et social. Le terme implique ainsi une dimension durable, mais aussi inclusive et résiliente aux changements climatiques. « La pêche commerciale est souvent réservée aux hommes, tandis que les femmes et les jeunes sont aux prises avec des chaînes de valeurs beaucoup moins payantes », poursuit Mme Gauthier.
Dans cette optique d’inclusion, le projet devrait bénéficier à 225 000 femmes, 112 500 hommes, incluant des jeunes, et à 12 500 personnes en situation de vulnérabilité et de marginalisation, notamment des personnes vivant avec un handicap, des groupes ethniques et religieux minoritaires et des personnes déplacées ou migrantes.
Sensibiliser les Québécois
Immenses puits de carbone, les océans sont l’un des principaux réservoirs de la biodiversité dans le monde, abritant quelque 250 000 espèces connues. Ils fournissent la moitié de l’oxygène que nous respirons et absorbent environ un quart des émissions de dioxyde de carbone produites par l’humain dans l’atmosphère par an.
Au Québec, Mission inclusion sensibilisera également le public à l’importance de la conservation des océans pour lutter contre la crise climatique. Si les catastrophes naturelles sont mieux connues à titre d’impacts des changements climatiques, il est primordial pour l’organisme de mettre en lumière les conséquences sociales et économiques de la crise.
« Voir que les différents gouvernements veulent investir à la question de l’adaptation aux changements climatiques, c’est encourageant », s’enthousiasme Geneviève Gauthier. Le projet bénéficie d’une aide de 30 millions de dollars sur trois ans dans le cadre des Partenariats pour le climat du gouvernement canadien.
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