Steven Guilbeault admet que les progrès sont lents à la COP15

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, aux côtés de son homologue chinois, Huang Runqiu
Graham Hughes La Presse canadienne Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, aux côtés de son homologue chinois, Huang Runqiu

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a admis vendredi que les progrès réalisés jusqu’ici à la COP15, à Montréal, ne vont pas aussi vite qu’il le souhaiterait.

À l’issue de près d’une semaine de délibérations, les négociateurs sont parvenus à des accords sur trois des 22 objectifs, dont l’un des principaux objectifs du Canada : s’assurer que les peuples autochtones soient consultés et jouent un rôle dans les nouveaux accords de conservation.

Mais M. Guilbeault admet qu’il espérait que plus d’accords soient conclus avant que d’autres ministres de l’Environnement ne commencent à arriver, la semaine prochaine, pour cette réunion internationale des Nations unies sur la sauvegarde de la biodiversité de la planète.

« Il y a beaucoup de choses que les négociateurs pourraient traiter avant l’arrivée des ministres et c’est ce que nous leur demandons de faire », a-t-il confié vendredi matin.

La COP15, qui rassemble 17 000 délégués au coeur de Montréal, tente d’établir des objectifs précis pour la préservation des écosystèmes de la Terre. Bien que 120 des plus de 190 pays présents se soient mis d’accord sur des objectifs tels que la conservation de 30 % des terres et des eaux de la planète d’ici 2030, un accord demeure incertain.

Mais M. Guilbeault, qui a participé dans sa carrière à plus d’une vingtaine de conférences environnementales de haut niveau, en tant que militant écologiste puis ministre et politicien, a déclaré vendredi qu’il gardait espoir.

Les délégués ont jusqu’à lundi pour « nettoyer le texte », a-t-il confié vendredi matin. Et s’ils ne le font pas, les politiciens devront le faire eux-mêmes la semaine prochaine. « Si nous obtenons un texte qui n’est pas aussi nettoyé que nous le souhaiterions, ça veut dire que les ministres auront encore plus de travail. »

Les militants écologistes espéraient que cette COP15 se conclut par un « accord de Montréal » sur la biodiversité, comme « l’accord de Paris » sur la réduction des gaz à effet de serre, à l’issue de la conférence sur le climat de 2015.

Les deux enjeux sont intimement liés. La recherche scientifique a conclu qu’il n’y avait aucune chance de maintenir le changement climatique à une température de 1,5 °C sans un niveau de conservation de 30 % de la biodiversité.

Les scientifiques disent également qu’il s’agit du minimum nécessaire pour maintenir les systèmes naturels essentiels à la vie humaine, de l’eau propre à la pollinisation des cultures.

Le Canada a quatre cibles principales à cette COP15. Il souhaite un accord pour arrêter et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, pour protéger au moins 30 % des terres et des océans dans le même laps de temps, pour financer les pays en développement de manière adéquate afin de leur permettre d’atteindre les mêmes objectifs, et pour inclure la participation des Autochtones.

Plus de 190 pays sont présents d’une façon ou d’une autre à cette conférence, qui se déroule jusqu’au 19 décembre au Palais des congrès de Montréal.

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