La Cour d’appel se penche sur le cas des cerfs de Longueuil

Le juge Andres Garin de la Cour supérieure avait écarté la possibilité que l’opération de chasse contrôlée à l’arbalète prévue pour l’automne soit repoussée. Il estimait que le sursis demandé aggraverait le problème de surpopulation des cerfs et qu’il deviendrait encore plus difficile d’y remédier.
Graham Hughes La Presse canadienne Le juge Andres Garin de la Cour supérieure avait écarté la possibilité que l’opération de chasse contrôlée à l’arbalète prévue pour l’automne soit repoussée. Il estimait que le sursis demandé aggraverait le problème de surpopulation des cerfs et qu’il deviendrait encore plus difficile d’y remédier.

Dans une dernière tentative pour empêcher l’abattage des cerfs du parc Michel-Chartrand de Longueuil, la SPCA de Montréal et l’organisme Sauvetage Animal Rescue, représenté par Me Anne-France Goldwater, se sont adressés mercredi à la Cour d’appel du Québec.

Le 4 octobre dernier, le juge Andres Garin, de la Cour supérieure, avait rejeté la demande de sursis déposée par la SPCA et Sauvetage Animal Rescue qui demandait que l’opération de chasse contrôlée à l’arbalète prévue pour l’automne soit repoussée. Il estimait que le sursis demandé aggraverait le problème de surpopulation des cerfs et qu’il deviendrait encore plus difficile de trouver une solution pour y remédier.

Mercredi, les deux organismes ont demandé à la Cour d’appel de leur accorder la permission de porter ce jugement en appel, estimant que le juge de première instance avait erré sur plusieurs aspects, notamment sur la question de l’intérêt public. Dans ce dossier, la Ville de Longueuil avait plaidé l’urgence d’agir compte tenu des ravages occasionnés par les cerfs, en surnombre dans le parc Michel-Chartrand.

Décision d’ici vendredi

La SPCA estime que le cas des cerfs de Longueuil est d’intérêt général.

« Pour la SPCA de Montréal, la situation des cerfs au parc Michel-Chartrand est emblématique d’une problématique beaucoup plus large qu’on voit partout au Québec ces temps-ci, soit comment on gère de façon responsable et respectueuse du bien-être animal les problèmes de faune », a fait valoir Sophie Gaillard, directrice générale par intérim de la SPCA de Montréal, au terme de l’audience.

« On l’a vu dans le cas de l’ours polaire en Gaspésie. C’est une question qui préoccupe les gens, et ce n’est pas acceptable pour la société québécoise de simplement tuer des animaux quand ça ne fait pas notre affaire qu’ils soient là. »

Selon elle, ailleurs dans le monde, des méthodes de gestion de la faune qui ne reposent pas sur des mesures létales, telles que la contraception, ont fait leurs preuves.

 

De son côté, Me Anne-France Goldwater craint que si le tribunal donne raison à la Ville de Longueuil et permet l’abattage des cerfs, il en résulte des tensions sur le terrain.

« J’ai en effet peur que [les militants] se manifestent, affirme-t-elle. C’est pour ça que je fais confiance aux tribunaux, parce que pour moi, c’est l’endroit civilisé où on essaie de faire avancer les droits, et même les nouveaux droits. Je continue à faire confiance [aux tribunaux] parce que je veux éviter des affrontements entre des chasseurs armés et la population de Longueuil. »

Après avoir entendu les parties mercredi, le juge Stephen W. Hamilton, de la Cour d’appel du Québec, a indiqué qu’il tenterait de rendre sa décision d’ici vendredi ou dans les jours suivants.

À voir en vidéo