Le vote des étudiants perturbé par la grève pour le climat vendredi

Le 15 mars 2019, plus de 150 000 jeunes avaient manifesté au centre-ville de Montréal lors d'une grève pour le climat.
Guillaume Levasseur Archives Le Devoir Le 15 mars 2019, plus de 150 000 jeunes avaient manifesté au centre-ville de Montréal lors d'une grève pour le climat.

La mobilisation de milliers de personnes à l’échelle de la province, à l’occasion de la marche pour la justice climatique, pourrait empêcher des étudiants de prendre part à la première journée de vote par anticipation dans certains cégeps et universités de la province.

En complément des journées de vote par anticipation prévues les 25 et 26 septembre, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) prévoit l’ouverture de 165 lieux de vote sur les campus collégiaux et universitaires de la province les 23, 27, 28 et 29 septembre. L’horaire pourra varier d’un endroit à l’autre. Certains établissements postsecondaires offriront par ailleurs ce service trois jours seulement sur les quatre prévus.

Pendant les élections générales de 2018, 43 634 élèves ont exercé leur droit de vote dans un établissement postsecondaire au Québec, contre 54 670 en 2014, indiquent des données fournies par le DGEQ au Devoir. Cette année, cependant, les piquets de grève qui prendront forme devant différents cégeps et universités vendredi pourraient empêcher des étudiants de prendre part à la première journée de vote dans ces établissements.

On prévoit que 130 000 étudiants et de nombreux syndicats seront en grève dans plusieurs villes de la province dans le cadre de la mobilisation internationale qui réclame notamment la fin du recours aux énergies fossiles d’ici 2030.

« Nos équipes de vote respecteront les piquets de grève et respecteront la décision des établissements d’enseignement qui décideront de fermer leurs portes pour la journée. Les bureaux de vote dans certains établissements pourraient donc être temporairement fermés », confirme par courriel la porte-parole du DGEQ, Julie St-Arnaud Drolet. Les étudiants qui ne pourront pas voter aujourd’hui pourront toutefois se reprendre dès mardi, rappelle-t-elle.

Politiser la jeunesse

 

« Le but, bien entendu, n’est pas de bloquer les votes. Au contraire, on pense que ça met en avant l’urgence climatique et l’importance de s’attaquer aux injustices sociales qui découlent de cette crise », a déclaré Florence Lachapelle, de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social. Ainsi, cette mobilisation pourrait à l’inverse inciter les jeunes à voter en plus grand nombre cette année, croit le porte-parole de Travailleurs et travailleuses pour la justice climatique, François Geoffroy.

« Je ne pense pas que le fait de politiser davantage les jeunes les éloigne des bureaux de vote », lance-t-il. Mme Lachapelle espère d’ailleurs que les multiples grèves qui auront lieu vendredi inciteront les partis politiques en lice à prendre davantage d’engagements en matière de lutte contre les changements climatiques en prévision du scrutin du 3 octobre.

130 000
C’est le nombre d’étudiants qui seront en grève vendredi.

Pendant ce temps, dans les établissements postsecondaires joints par Le Devoir, on assure que l’ouverture des bureaux de vote demeure prévue, sans toutefois être en mesure de confirmer que les étudiants y auront accès.

« Je ne peux pas vous l’assurer puisque les associations étudiantes ne partagent pas forcément leurs plans avec moi », a indiqué par courriel la porte-parole de l’Université Concordia, Vannina Maestracci. À l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), on indique qu’une suspension des cours aura lieu « de façon extraordinaire » vendredi, entre 13 h et 15 h 30, « afin de permettre aux étudiants de participer à la Marche pour le climat ».

Quant aux bureaux de vote de l’université, c’est Élections Québec « qui aménage et gère » ceux-ci, rappelle le responsable des relations avec les médias de l’UQTR, Jean-François Hinse. Ainsi, « s’il y avait suspension du vote durant la marche, ça serait leur décision ».

Au cégep du Vieux Montréal, la directrice des communications, Anne-Louise Savary, a confirmé que la direction de l’établissement a conclu une entente avec l’association étudiante « qui prévoit que le piquet de grève n’entravera pas l’accès au collège ». Le bureau de vote situé dans le hall d’entrée de l’établissement sera donc « fonctionnel », assure-t-elle.

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