Un nouveau groupe de travail pour la qualité de l’air à Québec

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, garde le cap concernant le rehaussement de la norme sur le nickel, mais annonce la création d’un groupe de travail sur la qualité de l’air près du port de Québec, ainsi qu’une nouvelle station d’échantillonnage dans le quartier Limoilou.
Le nouveau groupe de travail devra dresser un « portrait général de la qualité de l’air dans le secteur du port de Québec », a annoncé le ministre vendredi. Le groupe qui, au dire du ministre, sera « complètement indépendant », devra présenter un rapport à ce sujet pour décembre.
Le ministre compte toutefois aller de l’avant en faisant appliquer la norme rehaussée sur les taux de nickel dans l’air, qui donne lieu à de vives inquiétudes dans le secteur Limoilou.
Un groupe de parents préoccupés par la qualité de l’air doit présenter un mémoire dimanche réclamant le rejet de la nouvelle norme. Vendredi, 765 personnes l’avaient signé.
Disant vouloir « rassurer » la population, le ministre Charette a répété que son ministère s’était « appuyé [sur] des données scientifiques de très haut niveau » avant de faire passer la norme de 14 ng/m3 à 70 ng/m3. « Jamais on n’accepterait de jouer avec la santé des populations concernées. »
Benoit Charette se défend
Jeudi, la Ville de Québec a déposé un mémoire au ministère lui enjoignant de reculer et de ne pas appliquer la nouvelle norme sur son territoire. Questionné sur son refus de satisfaire cette demande, le ministre Charette a souligné qu’il exauçait une autre requête de la Ville en ajoutant une station d’échantillonnage de la qualité de l’air dans le secteur.
Plus tard en matinée, il a rejeté l’idée d’appliquer la norme différemment à Québec qu’ailleurs. « Une norme, ça s’impose partout », a-t-il insisté.
Devant les journalistes vendredi, Benoit Charette s’est défendu d’être à la solde des compagnies minières dans ce dossier. À titre de rappel, le nickel entre dans la fabrication de l’acier inoxydable et fait partie des minéraux stratégiques utilisés pour fabriquer des batteries de voitures électriques. « Je ne vais pas au bâton pour l’industrie, a déclaré le ministre. On n’aurait pas fait de changement de norme s’il n’y avait pas une volonté de développer notamment notre filière batterie. Mais en même temps, pas à n’importe quel prix, ce qui fait que si on avait eu un doute le plus petit soit-il, on ne serait pas allé de l’avant. »
L’annonce du ministre de vendredi matin avait été prévue juste avant son interpellation au Parlement concernant le dossier de la qualité de l’air. Lancé par la députée solidaire Émilise Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda–Témiscamingue), cet exercice de deux heures lui a permis de poser toutes les questions qu’elle souhaitait à ce sujet.
« Ça a pris combien de rencontres entre Glencore et le ministre pour qu’il accepte de rehausser la norme ? » lui a-t-elle notamment demandé. La minière Glencore est la seule entreprise à transborder du nickel dans le port de Québec à l’heure actuelle. Elle fait pression sur le gouvernement depuis 2013 pour qu’il modifie cette norme.
Le ministre a rétorqué qu’il avait rencontré les représentants de l’entreprise, mais qu’ils n’avaient pas parlé du nickel.