Dame Nature n'aime pas les jets
Paris — Quoique minimes, les effets sur la température au sol des traînées de condensation laissées dans le ciel par les réacteurs d'avions sont bien réels, selon une étude citée par la revue britannique Nature à paraître jeudi.
Les scientifiques tablaient sur une telle hypothèse depuis longtemps mais n'ont eu l'opportunité de la vérifier qu'à la faveur des attentats du 11 septembre, qui avaient donné lieu à une exceptionnelle fermeture du ciel américain aux avions civils pendant trois jours.Une équipe de l'université de Whitewater (Wisconsin) menée par David Travis a mis en évidence le fait qu'il y avait eu une augmentation «anormale» de la moyenne des températures (écart moyen entre la température maximale diurne et la température minimale nocturne) pendant la période considérée.
Ils ont confronté les données fournies par 4000 stations météo du territoire sur les trois jours considérés avec celles recueillies pour des intervalles de temps équivalents entre les années 1977 et 2000. Ils ont découvert que l'amplitude diurne (écart entre les deux températures extrêmes) était supérieur de plus d'un degré Celsius dans le cas d'un ciel sans trafic aérien.
L'absence d'avions, et donc de sillages gazeux, explique pour partie cette anomalie dans les températures, selon les chercheurs cités par Nature. Ces traînées qui s'effilochent dans le ciel se comportent comme des cirrus. Ces nuages élevés agissent comme des isolateurs, en réfléchissant la chaleur du soleil et en captant les rayons.