À l’UQAT, la recherche est ancrée dans le territoire
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Recherche
« On doit reconnaître qu’on ne peut pas fermer toutes nos industries. On doit trouver une façon de faire de l’exploitation qui fait le moins mal possible à notre territoire », dit Nicole Fenton, codirectrice de l’Institut de recherche sur les forêts (IRF). À l’IRF comme à l’Institut de recherche en mine et en environnement (IRME), la recherche en partenariat occupe donc une place primordiale.
Construire un partenariat
Bâtir un partenariat demande temps et énergie. « Notre façon de travailler, c’est ce qui fait notre particularité », observe Vincent Cloutier, directeur de l’IRME. « Il faut trouver le sujet et la façon de faire qui réunissent tout le monde », avance Mme Fenton. Et si la proximité physique avec le milieu rend les contacts plus faciles, les relations doivent tout de même être bâties lentement, au fil de la construction du lien de confiance.
En plus des partenaires industriels (comme les compagnies minières et forestières), un vaste éventail d’acteurs collabore à chaque projet : MRC, communautés autochtones et conseils de bande, ministères, etc. « Cette diversité autour de la table donne des échanges riches et génère des projets innovants. Ça permet de mettre rapidement des solutions en place », fait valoir Nicole Fenton.
Même s’il est possible de mener des recherches purement théoriques dans ce domaine, travailler en partenariat permet de s’assurer « qu’on est en train d’examiner des problématiques réelles pour tous, qui vont affecter la vie des Québécois et des Canadiens », souligne-t-elle.
La recherche à l’IRF
Située en plein cœur de la forêt boréale, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) est un lieu naturel pour un département de recherche sur l’aménagement durable de la forêt. « Nous travaillons sur plusieurs axes », dit Nicole Fenton, qui est aussi spécialiste des bryophytes et de leurs habitats (des mousses).
Les travaux de la dizaine de professeurs de l’IRF s’intéressent à plusieurs questions, par exemple comment saisir l’empreinte des mines et définir l’impact de celles-ci sur la biodiversité. « On cherche des pistes de solution pour diminuer leur impact », précise-t-elle. Nicole Fenton étudie pour sa part les tourbières et dirige un projet de recherche pour mieux comprendre la biodiversité des milieux humides sur le territoire Eeyou Istchee (Baie-James), autant du point de vue de la science que de celui des connaissances cries et anichinabées. « La cartographie des tourbières permet par exemple de définir des zones importantes pour les différents acteurs », explique Mme Fenton.
On doit reconnaître qu’on ne peut pas fermer toutes nos industries. On doit trouver une façon de faire de l’exploitation qui fait le moins mal possible à notre territoire.
La recherche à l’Institut prend différentes formes, notamment à travers des chaires de recherche. La Chaire institutionnelle en aménagement forestier durable joue un rôle important au Québec depuis 20 ans et rassemble tous les grands acteurs en foresterie en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec. « C’est une chaire d’une grande importance régionale, qui répond aux besoins des acteurs », note Mme Fenton.
La recherche à l’IRME
À l’IRME, les partenariats se tissent aussi autant avec l’industrie qu’avec les autres milieux. « C’est l’Institut de recherche sur les mines et l’environnement. Pour nous, les deux sont indissociables », explique le directeur Vincent Cloutier. La mission de l’IRME est entre autres de développer des solutions environnementales pour l’ensemble du cycle de vie d’une mine, de l’exploration à l’exploitation, en passant par la valorisation des rejets miniers et la restauration.
Participer à des recherches partenariales offre une occasion d’apprentissage pour les étudiants de l’IRME, qui ont accès à plusieurs terrains à proximité. Le deuxième volet de la mission de l’IRM est d’ailleurs celui de former du personnel hautement qualifié.
Les thèmes des recherches des 16 professeurs-chercheurs de l’IRME explorent toutes les étapes et tous les aspects de l’exploitation minière, par exemple le traitement actif de l’eau contaminée. La plus récente chaire de l’IRME, quant à elle, s’intéresse aux nouveaux minéraux de plus en plus recherchés.
Aux travaux sur les sites miniers abandonnés se sont ajoutés dans les dernières années ceux en amont de l’exploitation. « Les premiers travaux ont évolué, pour en arriver à ce qu’on pense les modes de restauration des sites dès le départ à l’avenir. L’industrie veut trouver des solutions en amont. La meilleure gestion [de l’eau, des résidus] entraîne des bénéfices environnementaux, mais aussi économiques », conclut M. Cloutier.
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