Des efforts pour sauver l’Amazonie des flammes

Le gouvernement canadien offre 15 millions de dollars et des bombardiers à eau pour lutter contre les incendies de forêt qui ravagent actuellement la forêt amazonienne, a annoncé lundi le premier ministre Justin Trudeau, à l’issue du sommet du G7 en France.
Le Canada demande également au gouvernement brésilien de voir ce qu’il peut faire d’autre pour aider à éteindre ces incendies, que M. Trudeau a décrit comme le symptôme d’une crise climatique croissante.
Les dirigeants du G7 ont par ailleurs convenu de créer immédiatement un fonds de 20 millions $US destiné à aider les pays amazoniens et à lancer une initiative mondiale visant à protéger la forêt pluviale.
L’accord de lundi a été conclu après une séance de travail au sommet consacrée au climat, aux océans et à la biodiversité — une séance que le président américain, Donald Trump, a manquée pour participer à des rencontres bilatérales avec d’autres dirigeants.
Le président français, Emmanuel Macron, a toutefois précisé que l’équipe Trump était présente dans la salle et que le président américain était d’accord avec l’objectif commun de l’aide à la forêt amazonienne.
Le président chilien, Sebastian Piñera, a précisé que les efforts du G7 visaient spécifiquement le Brésil, la Bolivie, le Pérou et le Paraguay. « Ils ont besoin — et de toute urgence — de brigades et d’avions spécialisés dans la lutte contre les incendies », a-t-il déclaré.
« La deuxième étape est [un effort] à plus long terme et nécessitera l’accord des pays impliqués », a ajouté M. Piñera, soulignant non seulement un plan de reboisement des parties du bassin amazonien ravagées par les flammes, mais également un plan visant à préserver la biodiversité de toute la région. « Bien sûr, cela respecterait toujours leur souveraineté, a-t-il déclaré. Nous pensons que nous devons protéger ces véritables poumons de notre monde. »
Pressions internationales
Le président brésilien, Jair Bolsonaro, avait tout d’abord minimisé l’ampleur des incendies. Le dirigeant d’extrême droite populiste s’est ensuite demandé si des militants écologistes n’auraient pas mis le feu pour nuire à la crédibilité de son gouvernement, qui avait appelé à un assouplissement de la réglementation environnementale dans la plus grande forêt tropicale du monde, afin d’y stimuler le développement agricole.
En réponse, les dirigeants européens avaient menacé de bloquer un accord commercial majeur avec le Brésil qui profiterait aux intérêts agricoles, ceux-là mêmes qui sont montrés du doigt dans la déforestation.
Sous la pression de la société civile et de différents pays, le président Bolsonaro a finalement annoncé vendredi qu’il enverrait 44 000 soldats pour aider à lutter contre les incendies.
Le président Macron avait déjà annoncé son intention de faire des questions climatiques une priorité dans l’ordre du jour des discussions à l’approche du sommet de Biarritz. Qualifiant ces incendies de forêt en Amazonie de « crise internationale », il a appelé à un débat d’urgence — un appel aussitôt salué par le premier ministre Justin Trudeau, qui devrait faire de l’environnement un enjeu majeur de sa campagne électorale cet automne.
Les satellites ont enregistré plus de 41 000 incendies dans la région amazonienne jusqu’à présent cette année, dont plus de la moitié au mois d’août seulement. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi les pays du G7 avaient seulement promis un fonds de 20 millions $ US, M. Trudeau a déclaré qu’il ne pouvait pas parler au nom de ses collègues. Il s’est toutefois réjoui « de faire partie de ce réseau qui va venir en aide directement et concrètement à nos amis en Amazonie ».
« Nous avions bénéficié de l’aide de pays et de pompiers comme des Mexicains et des Australiens dans des situations semblables au cours des dernières années », a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse de clôture.