Un groupe inuit veut tenir la porte fermée à l’exploitation pétrolière en Arctique

Les experts pensent que l’est de l’Arctique renferme d’importants gisements de pétrole et de gaz. Il existe 20 permis d’exploration pour les îles de l’Arctique et une autre au large de la pointe sud de l’île de Baffin.
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne Les experts pensent que l’est de l’Arctique renferme d’importants gisements de pétrole et de gaz. Il existe 20 permis d’exploration pour les îles de l’Arctique et une autre au large de la pointe sud de l’île de Baffin.

Un groupe inuit de revendications territoriales demande au gouvernement fédéral de protéger de façon permanente de vastes régions de l’est de l’Arctique contre tout développement industriel.

« Il existe des zones extrêmement sensibles, soutient le président de l’Association inuite Qikiqtani, P. J. Akeeagok. Il ne peut y avoir de négociation concernant des secteurs où nous pensons qu’il est absolument impossible d’y exploiter les ressources pétrolières et gazières. »

La demande fait partie d’un effort énorme pour déterminer comment l’exploitation pétrolière, gazière et minière sur et autour de l’île de Baffin peut coexister avec la vie traditionnelle des Inuits.

L’exploitation des ressources énergétiques dans l’Arctique fait l’objet d’un moratoire de cinq ans qui prend fin cette année. Le sujet sera examiné de nouveau en 2020.

Un rapport remis au ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord ne trace pas de limites sur une carte. Cependant, la zone en question se situe dans la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis, où trois sociétés norvégiennes ont voulu réaliser des tests de prospection sismique. Elle ne fait partie d’aucune aire marine protégée actuellement à l’étude par le gouvernement fédéral.

Besoins alimentaires

 

Des groupes inuits demandent aussi à Ottawa d’interdire de façon saisonnière le transport maritime lorsque des animaux comme le narval, le morse et le phoque mettent bas. « Comme nous habitons sur la côte, nous dépendons énormément de la faune », fait valoir M. Akeeagok.

Des consultations approfondies ont été menées auprès de sept communautés des îles de Baffin et d’Ellesmere. Elles se sont déroulées dans le cadre d’une évaluation environnementale stratégique menée par la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions.

Les experts pensent que l’est de l’Arctique renferme d’importants gisements de pétrole et de gaz. Il existe 20 permis d’exploration pour les îles de l’Arctique et une autre au large de la pointe sud de l’île de Baffin.

Les conséquences d’un tel développement ne sont pas suffisamment connues pour le permettre, a dit M. Akeeagok. « Il est très évident qu’il devait y avoir beaucoup plus de recherches. »

L’association souhaite aussi que le gouvernement fédéral crée un institut de recherche dédié au pétrole et au gaz dans l’Arctique, et un organe consultatif permanent chargé de veiller à ce que les connaissances traditionnelles des Inuits soient prises en compte dans la prise de décision. Elle souhaite également que les gouvernements examinent d’autres moyens, tels que la pêche et le tourisme, pour soutenir l’économie de la région.

Le gouvernement fédéral examinera les recommandations formulées par le rapport final de la Commission, a indiqué par courriel un porte-parole.

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