Les «champions de la nature» sonnent l’alarme à Montréal

Sans des efforts majeurs de lutte contre les changements climatiques, les inondations dévastatrices qui frappent présentement le Québec risquent de « devenir notre nouvelle réalité », a prévenu jeudi le premier ministre Justin Trudeau, dans le cadre d’une allocution au « Sommet des champions de la nature », à Montréal.
Évoquant l’ampleur des inondations actuelles et leurs impacts sur des milliers de citoyens de la province, le chef libéral a soutenu que les bouleversements climatiques risquent d’aggraver la situation.
« Il faut être réaliste par rapport à la situation. Si on ne réalise pas des progrès concrets au chapitre de l’environnement, la situation à laquelle on fait face présentement va devenir notre nouvelle réalité », a-t-il insisté.
« Plus de gens seront forcés d’évacuer, plus de maisons seront détruites par les phénomènes météorologiques extrêmes », a ajouté M. Trudeau, avant de mentionner que les incendies de forêt et les sécheresses risquent aussi de frapper de plus en plus sévèrement d’autres régions du Canada.
La ministre de l’Environnement, Catherine McKenna, a elle aussi fait valoir que le réchauffement risque d’accroître la fréquence des événements extrêmes, en citant la récurrence de plus en plus importante des inondations printanières au Québec, mais aussi en Ontario et au Nouveau-Brunswick.
« Il est important de s’adapter aux changements climatiques, parce que nous allons continuer d’être confrontés aux impacts », a-t-elle dit.
Selon un rapport scientifique publié au début du mois par Environnement Canada, et cité jeudi par Mme McKenna, le climat du pays se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale. Il sera donc sévèrement bouleversé par les impacts de plus en plus importants de ce réchauffement au cours des prochaines décennies.
Le rapport fédéral conclut d’ailleurs que les effets des bouleversements climatiques se manifestent et se manifesteront sous plusieurs formes, dont une augmentation de la fréquence et de l’intensité des « températures extrêmement chaudes ».
Cette nouvelle réalité inévitable « augmentera la sévérité des vagues de chaleur et contribuera à augmenter les risques de sécheresse et d’incendie de forêt ».
Et même si les inondations à l’intérieur des terres résultent de multiples facteurs, « des précipitations plus intenses augmenteront le risque d’inondation en milieu urbain », prévient-on.
Dernière génération
Critiquant sans détour « les partis qui ignorent les changements climatiques » et « les provinces qui dépensent des millions de dollars pour combattre des mesures climatiques » comme la taxe carbone fédérale, le chef libéral a par ailleurs fait valoir que la communauté internationale était attentive aux efforts du Canada dans le domaine climatique.
Mais, a insisté M. Trudeau, « la lutte contre les changements climatiques doit être menée à l’échelle mondiale ».
« Je n’ai pas besoin de vous dire que nous sommes la dernière génération à pouvoir agir pour le climat et la biodiversité », a-t-il également fait valoir, dans le cadre d’une « discussion informelle » avec Steven Guilbeault, conseiller du gouvernement Trudeau sur la question climatique.
Interpellé à la sortie de la rencontre, M. Guilbeault a refusé de préciser s’il sera candidat, ou non, pour le Parti libéral du Canada aux prochaines élections fédérales.
Harrison Ford, «champion de la nature»
