La zone de protection des îles de Boucherville sera élargie

Le parc national des Îles-de-Boucherville
Photo: Catherine Legault Le Devoir Le parc national des Îles-de-Boucherville

La ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, devrait annoncer mercredi, au Port de Montréal, la protection de cinq îles et de grandes battures aux limites du parc national des Îles-de-Boucherville, a appris Le Devoir. Cette annonce s’inscrit dans la volonté du gouvernement Trudeau d’accroître la protection d’écosystèmes terrestres et marins au cours des prochains mois.

Au moment où s’ouvrira mercredi à Montréal le « Sommet des champions de la nature » organisé par le gouvernement fédéral, la ministre McKenna devrait procéder à l’annonce de nouveaux projets de protection de milieux naturels au Québec, en compagnie de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

La ministre responsable de Parcs Canada devrait ainsi annoncer une protection permanente, sous la responsabilité d’Ottawa, pour cinq îles et une zone de battures situées tout au plus à quelques dizaines de mètres des rives du parc national des Îles-de-Boucherville.

Le secteur, désigné comme « l’archipel des battures de Tailhandier », couvre une superficie de 2,2 km2, soit une aire qui équivaudrait à une bonification de 25 % du parc national qui, lui, est sous l’autorité du gouvernement du Québec.

Ces îles (Tourte blanche, Lafontaine, Dufault, Montbrun et à Bleury) et les grandes battures de Tailhandier sont depuis plusieurs années sous la responsabilité de l’Administration portuaire de Montréal (APM), une agence fédérale, en vertu d’une entente avec le gouvernement du Canada.

Selon les mesures de protection qui devraient être dévoilées mercredi, Ottawa conservera d’ailleurs sa juridiction sur le secteur, au lieu de céder les terrains au gouvernement du Québec comme le souhaitait en 2018 le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Bonne nouvelle

 

Le cabinet de la ministre McKenna a refusé mardi de « partager les détails » de l’annonce de mercredi. En entrevue au Devoir mardi, la ministre a simplement indiqué que le gouvernement procéderait à des annonces de projets protection concernant « des terrains autour de Montréal ». Évoquant l’un des projets, mais sans entrer dans les détails, Catherine McKenna a dit qu’il serait « bon pour la rainette faux-grillon ».

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on a toutefois fourni une réaction écrite au sujet de la protection accrue pour les îles de Boucherville. « C’est une excellente nouvelle et il faut souhaiter que ce type de projets se multiplie au cours des prochaines années afin d’accroître la superficie d’espaces naturels protégés dans la région métropolitaine. La Communauté métropolitaine de Montréal est heureuse de pouvoir travailler directement en partenariat avec le gouvernement fédéral afin de rapidement doter la région d’une trame verte et bleue digne de ce nom, gage de la protection et de la mise en valeur de nos milieux naturels, pour les générations à venir. »

Refus du Port

 

Le Port de Montréal n’a pas voulu répondre mardi aux questions du Devoir, qui avait révélé en février 2018 que l’APM refusait de céder ou de vendre au gouvernement du Québec les cinq îles et les grandes battures.

Selon ce qu’avait fait valoir alors le directeur général de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec, Alain Branchaud, cet archipel était en quelque sorte la « carte verte » dans le jeu du Port de Montréal.

Dans son étude d’impact produite pour le projet de terminal de conteneurs de Contrecoeur, l’APM explique en fait qu’elle entend « mettre à profit » le projet d’habitat lancé en 2008 dans l’archipel des battures de Tailhandier « pour compenser les pertes d’habitats du poisson ».

Parmi tous les parcs nationaux québécois, celui des Îles-de-Boucherville est sans aucun doute le plus urbain, puisqu’il est situé à quelques minutes à peine du centre-ville de Montréal, sur le cours du fleuve Saint-Laurent. Mais malgré sa petite taille, qui dépasse à peine plus de huit kilomètres carrés, il recèle une riche biodiversité et est fréquenté par une quarantaine d’espèces en péril.

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