Plus de 350 scientifiques appuient le mouvement étudiant pour le climat

À quelques jours des manifestations étudiantes prévues dans plusieurs régions du monde, et notamment au Québec, plus de 350 scientifiques offrent leur appui au mouvement des jeunes qui réclament des mesures nettement plus ambitieuses de lutte contre les changements climatiques.
« Alerter l’opinion publique quant à l’urgence d’agir pour contrer les changements climatiques est non seulement légitime de leur part, mais nécessaire. Parce que les cris d’alarme que nous avons lancés jusqu’à maintenant n’ont visiblement pas suffi et que les jeunes subiront les conséquences de notre inaction », écrivent les scientifiques dans une lettre d’appui rendue publique lundi.
« Il est de notre responsabilité de les accompagner dans la dénonciation du grave manque de leadership politique et économique auquel nous assistons. Nous devons travailler ensemble à la recherche et la mise en oeuvre de solutions garantes d’une économie soutenable dans un monde viable », ajoutent les signataires.
« Le consensus scientifique est sans équivoque : sans changements rapides et radicaux, nous serons confrontés à des bouleversements qui entraîneront des impacts catastrophiques pour l’humanité et la vie sur Terre », soulignent-ils, avant d’ajouter que « le Québec et le Canada ne sont pas à l’abri d’impacts climatiques aux conséquences graves ».

Ils rappellent aussi que, pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, soit l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, il faudra réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) de près de 50 % d’ici 2030. Quant aux émissions nettes de GES, elles devront être à « zéro » en 2050, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). « La tâche est donc colossale et il faut commencer maintenant », ajoutent les chercheuses et chercheurs qui appuient les jeunes.
Professeurs et chercheurs
Ces 359 scientifiques ont accepté de signer cette lettre à l’initiative de Laure Waridel et de Dominic Champagne, du Pacte pour la transition. Ils sont issus de différentes universités francophones et anglophones, essentiellement du Québec, mais aussi de groupes de recherche scientifique.
Le consensus scientifique est sans équivoque : sans changements rapides et radicaux, nous serons confrontés à des bouleversements qui entraîneront des impacts catastrophiques pour l’humanité et la vie sur Terre
« Cette mobilisation de la part de professeurs et de chercheurs en sciences naturelles et technologies, autant qu’en santé et en sciences sociales et en culture, témoigne du sentiment d’urgence qui les habite. Quelle que soit leur discipline, ils se sentent interpellés », estime l’éco-sociologue Laure Waridel.
Le vendredi 15 mars, des grèves étudiantes et des manifestations de jeunes en faveur de la lutte contre les changements climatiques sont prévues dans plus de 50 pays. Au Québec, au moins 60 000 étudiants ont voté pour un débrayage d’une journée. Des manifestations sont prévues dans différentes villes, dont Montréal et Québec.
Dans une lettre publiée le 1er mars dans le quotidien britannique The Guardian, des leaders impliqués dans le mouvement se sont dits carrément « ignorés » et « trahis » par leurs aînés. « Notre génération a grandi avec la crise climatique et nous devrons vivre avec cette crise pour le reste de notre vie. Malgré cela, la plupart d’entre nous ne sont pas inclus dans les prises de décisions locales et globales. Nous sommes l’avenir sans voix de l’humanité », ont-ils notamment déclaré.