La CMM pourrait reconnaître «l’urgence climatique»

Dans la grande région de Montréal, quelque 85 % des milieux humides auraient déjà disparu.
Photo: Guillaume Levasseur Le Devoir Dans la grande région de Montréal, quelque 85 % des milieux humides auraient déjà disparu.

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pourrait aujourd’hui emboîter le pas à plusieurs autres municipalités québécoises et adopter une résolution reconnaissant que le dérèglement climatique en cours demande une transition urgente. Le comité exécutif de CMM, présidé par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, proposera un texte reprenant les grandes lignes de la « Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique » lors d’une séance du conseil de l’organisation.

Dans sa version originale, cette déclaration rédigée par des militants environnementalistes stipule que « seules la reconnaissance de l’état d’urgence climatique et la mise en place de plans de transition d’urgence peuvent contrer un effondrement économique, une crise de santé publique, une pénurie alimentaire mondiale, un anéantissement de la biodiversité, et des crises de sécurité nationales et internationales d’ampleur sans précédent ». « Il est trop tard pour une transition graduelle », peut-on aussi lire dans le document.

Avec la résolution présentée lundi, « la CMM reconnaît que des actions de grande envergure dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme sont nécessaires à court terme », a rapporté dimanche l’attachée de presse de Valérie Plante.

Au coeur du problème

 

L’un des auteurs de la déclaration, André Bélisle, est « très heureux » de voir la métropole québécoise adhérer au mouvement. Selon lui, les municipalités sont les mieux placées pour véritablement lancer le bal de l’action climatique. « Elles sont les premières au front quand surviennent les conséquences des changements climatiques, parce que les citoyens vont directement vers elles », explique celui qui est aussi président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

« Les gouvernements des paliers supérieurs n’ont pas respecté leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre et n’ont pas investi dans des mesures efficaces, souligne-t-il. Ils ont dépensé des milliards, mais on ne sait pas trop pourquoi ! […] Maintenant, on se retrouve dans une urgence climatique extrême ».

La déclaration est portée par quelques militants qui en font la promotion un peu partout au Québec. Toutefois, débordés par la tâche, ces derniers invitent les sympathisants à leur cause à présenter eux-mêmes le texte lors de conseils municipaux. Car, depuis quelques semaines, la déclaration a le vent en poupe. Quatre municipalités régionales de comté (MRC) — Thérèse-de-Blainville, Les Moulins, Deux-Montagnes et L’Assomption — ont signifié leur soutien à l’initiative par l’entremise de lettres d’appui ou en adoptant des résolutions.

Au cours des prochains jours, la déclaration sera présentée dans les MRC des Pays-d’en-Haut, de Joliette et de Papineau. Des militants prévoient aussi la proposer lors de l’assemblée du conseil municipal de la Ville de Laval mardi soir, et à la séance du conseil de la Communauté métropolitaine de Québec le 15 novembre.

À terme, les instigateurs de l’initiative espèrent que les municipalités adopteront des plans d’action, comme ceux élaborés par l’Institut Worldwatch ou le projet Drawdown, et les adaptent à leur réalité locale.

Le 13 septembre, en pleine campagne électorale, le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti vert avaient signé la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique. Le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec s’en étaient abstenus.

À voir en vidéo