Le dépotoir nucléaire de Chalk River inquiète les maires du Grand Montréal

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) craint que l’aménagement du dépotoir nucléaire de Chalk River mette en péril l’approvisionnement en eau potable de nombreux citoyens du Grand Montréal. Les élus représentant les 82 villes de la CMM seront appelés à se prononcer, jeudi matin, sur une résolution visant à s’opposer au projet.
La résolution, dont Le Devoir a obtenu copie, a déjà été adoptée par le comité exécutif de la CMM, qui réunit notamment les maires et mairesses de Montréal, de Laval et de Longueuil. La CMM dit être préoccupée par le stockage prévu de déchets nucléaires sur un site situé en territoire ontarien, tout près de la rivière des Outaouais. Ils craignent les risques de contamination en cas de fuite.
Appui à Gatineau
La CMM s’inquiète aussi de la gestion qui sera faite des eaux de pluie, de la fonte des neiges et des eaux de ruissellement.
« L’aménagement du dépotoir nucléaire de Chalk River à proximité de la rivière des Outaouais dans sa forme actuelle est susceptible de menacer la source d’approvisionnement en eau potable d’une importante proportion des citoyens du Grand Montréal », souligne-t-on.
La résolution propose donc que la CMM accorde son appui à la Ville de Gatineau et s’oppose au projet. Elle suggère de demander à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) de faire de même afin que les villes québécoises puissent développer une position commune.
La CMM pourrait aussi demander à la Commission canadienne de sûreté nucléaire de s’assurer auprès du promoteur, les Laboratoires nucléaires canadiens, que toutes les options de gestion des déchets nucléaires ont été évaluées. Les villes voudraient aussi qu’une réflexion globale sur la sécurité nucléaire soit menée au Canada.
Projet de 800 millions
La CMM envisage de présenter un mémoire devant la Commission canadienne de sûreté nucléaire, qui doit donner son aval au projet.
Rappelons que le projet de dépotoir prévoit la construction d’un important complexe afin d’enfouir plus d’un million de mètres cubes de déchets nucléaires sur le site de Chalk River.
Le projet suscite déjà la controverse chez les Premières Nations depuis plusieurs mois.
Des sols et des matériaux contaminés par la radioactivité depuis des décennies se trouvent déjà en bordure de la rivière des Outaouais.
C’est pour en disposer de façon sécuritaire qu’un dépotoir nucléaire doit être construit, selon les Laboratoires nucléaires canadiens. L’entreprise estime le coût du projet à 800 millions.