Un député de la CAQ dépose une pétition en faveur de la chasse à l’écureuil

Le débat sur la chasse à l'écureuil s'est déplacé à l'Assemblée nationale mardi, alors qu'un député de la Coalition avenir Québec a déposé une pétition qui réclame que le gouvernement légalise cette chasse sur le territoire québécois. Un député du Parti québécois a lui aussi déposé une pétition sur cet enjeu faunique, mais en réclamant le maintien de l’interdiction de la chasse au rongeur.
La pétition présentée par le député caquiste Mathieu Lemay, porte-parole en matière de faune, demande au gouvernement du Québec « de modifier la réglementation relative à la chasse, dans le but de légaliser la chasse à l’écureuil sur le territoire québécois ».
Les 1270 signataires font ainsi valoir que « la réglementation actuelle sur la chasse au petit gibier permet la chasse de nombreuses espèces, telles que les lapins, lièvres, coyotes, loups, marmottes, ratons laveurs, renards, perdrix, pigeons, cailles et bien d’autres, mais exclut l’écureuil ». Or, ajoutent-ils, « l’écureuil gris et l’écureuil roux sont des espèces indigènes du territoire québécois ».
Qui plus est, font-ils valoir, « la majorité des autres provinces canadiennes permettent la chasse à l’écureuil, et ce, avec un minimum de réglementation ». Et la chasse, au Québec, est une activité qui engendre d’importantes retombées économiques et qui compte « près de 300 000 adeptes ».
Contre la chasse
Ce point de vue pro-chasse n’est toutefois pas partagé par les 1690 signataires de la pétition déposée mardi par le député péquiste Sylvain Roy, porte-parole en matière de faune. Ces opposants à l’abattage des rongeurs demandent plutôt au gouvernement de « maintenir l’écureuil dans les espèces non permises pour la chasse au Québec ».
Selon ce qu’ils font valoir, l’animal « est un acteur important dans l’équilibre des écosystèmes boisés, par ses activités de transplantation de grains et de décomposition du bois ». Les données sur les populations ne permettraient pas de trancher sur le statut des espèces d’écureuils.
La pétition met aussi en avant le fait que « malgré les précautions des gens qui la pratiquent, la chasse peut laisser derrière elle des orphelins incapables de survivre seuls, qui meurent affamés ». Tout cela, ajoutent-ils, dans un contexte où « l’impact de l’activité humaine sur la faune ne cesse de croître et menace de plus en plus d’espèces animales, certaines étant en péril ».
Enfin, rappellent les signataires, plusieurs personnes aiment « observer la faune vivante ».
Viande délicieuse
Le directeur de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, Alain Cossette, a salué mardi le dépôt de la pétition parrainée par un député de la CAQ et favorable à la chasse à l’écureuil.
« Ça fait plusieurs années que nous plaidons en faveur de la chasse à l’écureuil, qui pourrait être une excellente initiation à la chasse pour la relève de chasseurs, puisque la chasse se pratiquerait avec des armes de petit calibre », a-t-il fait valoir.
Selon M. Cossette, il ne fait aucun doute que les populations d’écureuils sont suffisamment abondantes pour permettre la chasse, « comme cela se fait dans la majorité des provinces canadiennes ». Qui plus est, a-t-il assuré, « la viande d’écureuil est délicieuse ».
Actuellement, a-t-il dit, seuls des gens qui pratiquent le piégeage attrapent des écureuils, habituellement en cherchant à capturer d’autres espèces. « Certains trappeurs en consomment la viande et il semble qu’elle est savoureuse. La chasse constituerait une excellente façon de la mettre en valeur. »