La construction du pipeline Dakota Access ira de l’avant

Le pipeline Dakota Access Pipeline, encore inachevé, doit traverser quatre États américains sur 1886 kilomètres.
Photo: Tom Stromme / The Bismarck Tribune via Associated Press, Archives Le pipeline Dakota Access Pipeline, encore inachevé, doit traverser quatre États américains sur 1886 kilomètres.

Malgré la vive controverse, le corps des ingénieurs de l’armée américaine a annoncé mardi qu’il autorisera finalement la construction du pipeline Dakota Access, un projet qu’il avait pourtant stoppé en décembre.

L’armée doit annoncer ce mercredi qu’elle accorde donc finalement les autorisations nécessaires pour la construction de la dernière portion du tracé du pipeline toujours en suspens. Celle-ci doit traverser des terres fédérales dans le secteur du lac Oahe, un réservoir du fleuve Missouri.

Le président des États-Unis, Donald Trump, avait lui-même déjà signé, le 25 janvier dernier, un décret ouvrant la porte à la construction du pipeline Dakota Access.
 

Contestation

La construction de ce pipeline demeure toutefois vivement contestée, en premier lieu par les Sioux de Standing Rock, au Dakota du Nord. Ceux-ci affirment que l’oléoduc menace leurs sources d’eau potable et plusieurs sites où sont enterrés leurs ancêtres. Ils ont d’ailleurs promis de retourner devant la justice pour arrêter le projet.

Le chef de la communauté de Standing Rock a aussi annoncé mardi qu’une marche d’opposition est déjà prévue le 10 mars, à Washington. Il a du même souffle appelé les alliés de sa communauté sioux à exiger du Congrès américain un « processus rigoureux et juste » pour l’étude du pipeline Dakota Access.

 

« Donald Trump, le promoteur du projet, mais aussi leurs alliés financiers peuvent s’attendre à une opposition soutenue au pipeline Dakota Access, mais aussi à tous les projets qui menacent les droits des Premières Nations, la protection de l’eau et de l’air, mais aussi notre climat », a par ailleurs déclaré la branche américaine de Greenpeace, dans une déclaration écrite.

La volte-face de l’armée américaine constitue un revers majeur pour les Sioux, qui avaient obtenu une première victoire en décembre dernier. Appuyés par des milliers de manifestants venus installer un véritable campement de protestation sur le site de la construction du pipeline, ils avaient alors pu obtenir un arrêt des travaux.

Le corps des ingénieurs de l’armée américaine, qui administre ces terres, avait refusé d’accorder au promoteur du projet, Energy Transfer Partners, le permis lui accordant un droit de passage. L’organisation avait alors signifié son intention de mener une évaluation environnementale plus poussée, notamment sur les traversées de cours d’eau par le pipeline.

Le pipeline Dakota Access Pipeline, un projet de 3,8 milliards de dollars, doit traverser quatre États américains sur 1886 kilomètres et acheminer le pétrole extrait dans le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, jusque dans l’Illinois, plus au sud.
 

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