Des opposants au pipeline Trans Mountain occupent les bureaux des ministres McKenna et Garneau

Un groupe de 11 jeunes est entré dans les bureaux du ministre Garneau, sur la rue Sainte-Catherine Ouest, à Montréal. Selon des images qui ont par la suite circulé sur les réseaux sociaux, les jeunes exigent le « rejet » pur et simple du projet.
Photo: Courtoisie Un groupe de 11 jeunes est entré dans les bureaux du ministre Garneau, sur la rue Sainte-Catherine Ouest, à Montréal. Selon des images qui ont par la suite circulé sur les réseaux sociaux, les jeunes exigent le « rejet » pur et simple du projet.

Les bureaux des ministres Marc Garneau et Catherine McKenna ont chacun été la cible vendredi d’occupations menées par des groupes de jeunes qui demandent au gouvernement Trudeau de rejeter le projet de pipeline Trans Mountain, de Kinder Morgan. Ottawa doit décider d’approuver ou non ce pipeline d’ici la mi-décembre.

Vendredi matin, un groupe de 11 jeunes est entré dans les bureaux du ministre des Transports Marc Garneau, sur la rue Sainte-Catherine Ouest, à Montréal. Selon des images qui ont par la suite circulé sur les réseaux sociaux, les jeunes exigent le « rejet » pur et simple du projet de pipeline d’exportation Trans Mountain, qui vise la côte ouest.

Pourquoi avoir ciblé les bureaux du ministre Garneau ? « À titre de ministre des Transports, Marc Garneau a la responsabilité d’agir comme leader dans la transition qui éloignera le Canada des énergies fossiles. Il a aussi la responsabilité d’assurer la sécurité des communautés partout au pays », a fait valoir Sophie Birks, une étudiante participant à l’occupation.

Pipeline vs climat

 

Pendant ce temps, à Ottawa, un autre groupe est entré dans les bureaux de la ministre Catherine McKenna. Ces jeunes demandent aussi au gouvernement de Justin Trudeau de refuser le projet Trans Mountain, destiné au transport du pétrole des sables bitumineux.

Selon ce qu’a confirmé au Devoir le cabinet de la ministre de l’Environnement et des changements climatiques, Mme McKenna a contacté les jeunes afin d’être à l’«écoute» de leur message, mais aussi de les «remercier de leur engagement». Elle a aussi rappelé certains gestes posés par les libéraux, dont l’imposition d’un prix sur le carbone.

Est-ce que la ministre estime que ce projet de pipeline est compatible avec la lutte contre les changements climatiques ? « Chaque projet de ressources naturelles est évalué individuellement, et cette évaluation porte sur bon nombre de critères, y compris les gaz à effet de serre et l’effet sur l’environnement », a répondu le cabinet de Mme McKenna.

Au moment d’écrire ces lignes, en milieu de journée, le cabinet de Marc Garneau n’avait pas encore réagi officiellement. Ces occupations surviennent après l’occupation de deux bureaux de cabinet de ministres, jeudi, à Winnipeg et à Toronto, et quelques jours après que 99 jeunes ont été arrêtés sur la colline du Parlement à Ottawa, toujours en lien avec l’opposition au projet de Kinder Morgan.

Vive opposition

 

L’Office national de l’énergie (ONE), qui mené l’examen du projet Trans Mountain, a recommandé en mai dernier son approbation, malgré la vive opposition de la Colombie-Britannique et de la Ville de Vancouver, mais aussi de communautés des Premières Nations.

Dans un rapport publié jeudi, un comité ministériel mandaté par Ottawa pour mener un complément d’évaluation pour ce projet a toutefois souligné qu’il subsiste au sein du public une forte impression que le travail mené par l’ONE comporte de grandes lacunes.

Le projet de l’entreprise Kinder Morgan prévoit la construction d’un nouveau pipeline qui permettrait de faire passer la capacité quotidienne d’un réseau existant de transport de pétrole albertain de 300 000 à 890 000 barils. Cela équivaut à 325 millions de barils par année. Ce pipeline doit aboutir dans la région de Vancouver, où plus de 400 pétroliers seront chargés chaque année pour exporter le pétrole albertain. Il traversera aussi le parc national de Jasper.

Le ministre des Ressources naturelles Jim Carr a indiqué jeudi que le gouvernement canadien décidera s’il approuvera ou non le pipeline d’ici le 19 décembre prochain. Il tiendra également compte de l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre liées à la production du pétrole qui serait transporté dans le pipeline Trans Mountain.

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