Le gouvernement n’entend pas annuler les permis d’exploration pétrolière

Quatre réserves fauniques de la province sont actuellement couvertes par des permis d’exploration.
Photo: iStock Quatre réserves fauniques de la province sont actuellement couvertes par des permis d’exploration.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, refuse de s’engager à annuler les permis d’exploration pétrolière qui ont été consentis à des entreprises qui lorgnent le sous-sol de réserves fauniques du Québec. L’exploitation des ressources est possible sur ces territoires, selon lui.

Le Devoir révélait jeudi que quatre réserves fauniques de la province sont actuellement couvertes par des permis d’exploration. Il s’agit des réserves des Chic-Chocs, de Matane, de Rimouski et de Portneuf. Dans la majorité des cas, les permis occupent la totalité de ces territoires naturels d’une grande richesse fréquentés par les amants de la nature.

Est-ce que le ministre Arcand entend révoquer ces permis ? « Pour l’instant, cette question demeure hypothétique considérant que le [ministère] n’a pas de demande pour la réalisation de travaux visant des réserves fauniques », a répondu l’attachée de presse du ministre, Véronique Normandin.

Si une telle demande était formulée, elle ne serait toutefois pas écartée d’office, et ce, même s’il s’agissait d’une demande en vue de la réalisation de forages pétroliers. « Il est vrai de dire qu’il est possible d’exploiter des ressources naturelles dans les réserves fauniques du Québec », a rappelé la porte-parole de Pierre Arcand. « Dans l’éventualité où le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles serait saisi d’une demande de permis visant la réalisation de travaux de mise en valeur d’hydrocarbures, celui-ci en ferait l’analyse sur la base des lois et règlements applicables et aucun permis ne serait délivré sur le territoire où de telles activités sont interdites », a ajouté Mme Normandin.

Pas exclus

 

Interpellée par Le Devoir mercredi, la SEPAQ a simplement reconnu que le statut accordé aux réserves fauniques « n’exclut pas d’autres types d’activités ».

Même son de cloche du côté du cabinet de Laurent Lessard, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs. « Contrairement au réseau de parcs nationaux, il est possible d’exploiter des ressources naturelles dans les réserves fauniques du Québec. À titre d’exemple, des coupes forestières sont autorisées annuellement dans certains secteurs de réserves fauniques », a répondu par écrit son attaché de presse, Mathieu Gaudreault.

Les entreprises Pétrolia, Junex, Marzcorp Oil Gas et Nj Exploration détiennent des permis dans le territoire de réserves fauniques au Québec. Ceux-ci ont été acquis en 2006, en 2009 et en 2012.

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