Le BAPE peut aller de l’avant
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Les chercheurs ont ainsi identifié un risque pour la rivière des Outaouais, mais aussi pour celle des Mille-Îles. Même chose pour les rivières Saint-Maurice, Sainte-Anne, Jacques-Cartier, Batiscan, Chacoura, Petite rivière Yamachiche et Champlain, entre autres.
Une autre étude, menée par la firme Golder Associates, a conclu que le pipeline d’un mètre de diamètre traversera plusieurs rivières où l’instabilité des rives menacerait directement l’intégrité du tuyau, notamment en périodes de crue printanière. Dans plusieurs cas, le pipeline passera près de l’embouchure des cours d’eau qui se jettent dans le fleuve Saint-Laurent, entre Montréal et Québec. En cas de rupture ou de déversement, le fleuve se retrouverait donc directement menacé.
Selon le résumé du projet présenté par TransCanada au BAPE, « la mise en place du pipeline sous les cours d’eau sera réalisée à au moins 1,5 mètre sous le lit des cours d’eau ». Enfin, le pipeline doit traverser le fleuve Saint-Laurent sur une distance de 3,5 kilomètres, et ce, dans le secteur de Saint-Augustin-de-Desmaures.
Si le projet de TransCanada se réalise, il traversera le territoire de dizaines de municipalités. Ce pipeline a d’ailleurs suscité une réelle levée de boucliers depuis 2014, puisque près de 150 municipalités ont officiellement pris position contre. Parmi celles-ci, on compte les 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal, une région habitée par plus de la moitié des Québécois.
Les inquiétudes sont multiples. Parmi celles-ci, on retrouve les risques de contamination des sols et des sources d’eau, l’incapacité pour les autorités municipales d’intervenir en cas de déversement, le manque de collaboration de la pétrolière et les restrictions quant à l’usage du territoire imputables à la présence du tuyau. L’Union des municipalités du Québec a pris position contre le projet « dans sa forme actuelle » en novembre 2015.
Dans son résumé de projet déposé au BAPE, TransCanada affirme que « dans un contexte mondial, l’apport du projet sera faible (0,001 %) et il ne contribuerait pas de façon mesurable à un changement climatique ». Il faut dire que l’entreprise ne tient pas compte des émissions de gaz à effet de serre liées à la production du pétrole des sables bitumineux, qui circulera dans le tuyau à raison de 400 millions de barils par année. Selon un rapport de l’Institut Pembina, « la production de brut nécessaire pour remplir Énergie Est pourrait générer annuellement jusqu’à 32 millions de tonnes de gaz à effet de serre en plus ». Cela équivaut à toute la production annuelle de gaz à effet de serre du transport routier au Québec.
Au départ, ni le gouvernement du Québec ni les autorités fédérales ne devaient tenir compte de la production de gaz à effet de serre de l’exploitation des sables bitumineux dans leur évaluation du projet. Or le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que l’Office national de l’énergie étudiera cet aspect. Quant au BAPE, il a décidé de faire fi de la volonté du gouvernement Couillard et entend bel et bien tenir compte de cette question dans le cadre de son étude du projet.
Officiellement, TransCanada a laissé tomber l’idée de construire un port pétrolier destiné à l’exportation à la suite de l’abandon du projet de Cacouna, qui devait être construit en plein coeur de l’habitat critique du béluga du Saint-Laurent. Le résumé du projet déposé en vue des audiences du BAPE réitère d’ailleurs cette volonté. Or, dans des documents produits et déposés par la pétrolière en vue de l’étude de son projet par l’Office national de l’énergie, l’entreprise souligne que des « évaluations » se poursuivront afin d’étudier « la viabilité d’un projet de terminal maritime au Québec, comme projet subséquent par Énergie Est ». Selon le professeur au Département de science économique de l’Université d’Ottawa, Jean-Thomas Bernard, TransCanada pourrait par exemple signer une entente avec la raffinerie de Valero, à Lévis, dans le but de charger des pétroliers aux installations existantes. La pétrolière a d’ailleurs déjà envisagé de construire son port dans la région de Québec.
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Le Québec a lui aussi des investissements importants dans cette province.
Sans Énergie Est, l’industrie des sables bitumineux ne pourra poursuivre sa croissance.