Valoriser les contenants consignés

Pierre Vallée Collaboration spéciale
Fondée en 2012, la coopérative a pour but d’aider ceux qu’elle nomme les valoristes, c’est-à-dire des personnes qui ramassent des contenants consignés pour empocher le montant de la consigne.
Photo: Alliette Saint-Pierre Fondée en 2012, la coopérative a pour but d’aider ceux qu’elle nomme les valoristes, c’est-à-dire des personnes qui ramassent des contenants consignés pour empocher le montant de la consigne.

Ce texte fait partie du cahier spécial Développement durable

Dans un monde idéal, les consommateurs retourneraient systématiquement tous les contenants consignés. Mais, dans la réalité, ce n’est pas le cas. Et bon nombre de ces contenants consignés se retrouvent, au pire, dans le sac de poubelle, au mieux, dans le bac de recyclage. Sans compter ceux qui prennent le chemin des poubelles publiques ou qui se retrouvent carrément jetés sur la voie publique.

Malgré ce sort peu enviable que font subir aux contenants consignés certaines personnes, d’autres, par contre, sillonnent les rues pour les ramasser et les retourner, empochant ainsi le montant de la consigne. « On croit à tort que cette activité est liée à l’itinérance, mais ce n’est pas le cas, souligne Pierre Batellier, président de la Coopérative Les Valoristes. Les personnes qui font cette activité, que nous appelons des valoristes, vivent évidemment une situation de précarité financière, mais leur portrait est plus nuancé. On y trouve des bénéficiaires de l’aide sociale, mais aussi des personnes retraitées comme des personnes occupant un emploi à temps partiel ou peu payant. Pour plusieurs d’entre elles, cette activité constitue plutôt le dernier rempart avant de sombrer dans l’itinérance. Il s’agit, à nos yeux, d’une activité qui est non seulement utile sur les plans social et économique, mais aussi sur le plan de l’environnement. Sans cette activité, ce sont encore plus de contenants consignés qui finiraient dans un site d’enfouissement. »

Coopérative Les Valoristes

 

Fondée en 2012, la Coopérative Les Valoristes a pour but d’aider ceux qu’elle nomme les valoristes. « C’est une activité où ils rencontrent plusieurs obstacles. Ils ne sont pas toujours les bienvenus chez les commerçants. Comme ils marchent plusieurs heures par jour, ils ne sont pas toujours tirés à quatre épingles. Et, lorsqu’ils utilisent les machines automatiques, ils deviennent encombrants puisqu’ils ont beaucoup de contenants consignés. Plusieurs commerçants leur refusent carrément l’accès. »

Pour contrer cette situation, la Coopérative Les Valoristes a mis en place un centre de collecte temporaire où les valoristes peuvent venir déposer les contenants consignés. « On accepte tous les contenants consignés et on leur remet le montant de la consigne, ce qui vient suppléer aux commerces récalcitrants. Mais, encore plus important, on crée, avec ce centre de collecte, un endroit où ils sont non seulement les bienvenus, mais où on valorise leur activité. »

Mais pourquoi un centre de collecte temporaire ? « C’est tout ce que nous pouvons faire avec l’argent dont dispose la coopérative. Le centre ouvrira en mai pour six mois. Cette année, comme l’année précédente, il est situé sous le pont Jacques-Cartier. » Pierre Batellier aimerait bien trouver une solution permanente. « Il y a beaucoup de discussions présentement en ce qui concerne la consignation des contenants. On aimerait bien qu’on prenne en considération l’effort fourni par les valoristes et qu’on nous donne les moyens d’avoir un centre de collecte permanent. »

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