Aréna modèle

Claude Lafleur Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Développement durable

La ville de Westmount vient de se doter d’un centre de loisirs qui se veut un modèle d’efficacité énergétique. Surtout, ce complexe sportif a l’originalité d’être situé sous terre, libérant ainsi un demi-hectare de terrain qui s’additionne au parc Westmount. Comme le dit fièrement le maire de la municipalité, Peter Trent, il s’agit du « premier aréna souterrain au monde ».

M. Trent raconte que, il y a 50 ans, sa ville s’était dotée d’une « grosse grange, vraiment très laide ! » À l’origine, il s’agissait d’une patinoire extérieure munie d’un toit, à laquelle on avait ultérieurement ajouté des murs. « Cela vous donne une idée du genre de patente qu’on avait là ! », dit-il en riant.

En 2009, la ville songeait à remplacer cet aréna par un bâtiment deux fois plus spacieux. « On planifiait un aréna hors terre, une bâtisse qui partirait de la rue Sainte-Catherine jusqu’à de Maisonneuve et qui ferait 10 mètres de haut, raconte le maire. Mais je ne pouvais cautionner une patente semblable, puisqu’on allait gruger le parc. » Pourquoi, a-t-il alors songé, ne pas plutôt construire de façon souterraine pour libérer l’espace occupé par l’ancien aréna ? De plus, en enfouissant les deux patinoires prévues, il savait que, à neuf mètres sous le sol, il fait toujours la même température, été comme hiver : 15 °C. « On économiserait donc une fortune en énergie et on pourrait même conserver une surface de glace durant l’été ! »

Quelque chose d’unique au monde

Les architectes ont en outre profité du fait que le terrain où serait enfoui l’aréna est légèrement en pente. « Côté sud de l’aréna, on a réussi à obtenir de la lumière du jour — on a donc installé des fenêtres — et nous avons par conséquent aménagé un centre de jeunesse, une salle d’exercice, les bureaux du centre ainsi qu’une piscine, précise Peter Trent. On a donc le meilleur des deux mondes ; deux patinoires enfouies, mais, en même temps, des installations qui bénéficient de la lumière du jour. On a ainsi créé quelque chose d’unique au monde : le premier aréna souterrain ! »

Plus cher à bâtir mais…

Peter Trent admet que le fait de construire sous terre coûte plus cher que hors terre, mais « pas tant que ça », dit-il, étant donné qu’on épargne alors ce que coûtent une enveloppe extérieure et un toit esthétiques.

« La structure du bâtiment nous a coûté plus cher, puisqu’on a dû construire une sorte de pont (la toiture) fait de gigantesques poutres, sur lequel se trouve installé le parc, indique M. Trent. Mais on a économisé sur l’extérieur. »

Il estime ainsi que l’édifice souterrain, à 40 millions de dollars, a probablement coûté 10 % plus cher. « Mais cela a libéré une surface additionnelle pour le parc, qui vaut, au bas mot, 6,5 millions », ajoute-t-il.

En outre, le Centre des loisirs de Westmount coûte nettement moins cher à exploiter que le précédent. « Même si le nouvel aréna est deux fois plus grand que l’ancien, indique le maire, il nous en coûte moins en énergie : 218 000 $ l’année passée, contre 232 000 $ en 2011 pour l’ancien aréna. »

En outre, on se sert de la chaleur extraite de la glace des patinoires pour chauffer l’eau de la piscine et les gradins. « Là, on parle vraiment de développement durable ! », conclut fièrement le maire de Westmount.

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