Les GES encore en hausse au Canada

Ottawa — Les émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique, ont poursuivi leur hausse en 2013 au Canada et se trouvent toujours bien au-delà de l’objectif de réduction visé pour 2020.

Le ministère fédéral de l’Environnement a publié vendredi un rapport, transmis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dans lequel Ottawa a revu à la hausse toutes ses émissions depuis 1990.

Le pays a ainsi émis 726 mégatonnes (Mt) de gaz à effet de serre en 2013, contre 715 Mt l’année précédente (699 Mt initialement annoncées), 749 Mt en 2005 (au lieu de 736 Mt) et 613 Mt en 1990 (au lieu de 591 Mt).

Le secteur de l’énergie, qui représente 10 % du produit intérieur brut, a été responsable de 81 % des émissions totales de gaz à effet de serre en 2013. « Le Canada n’a contribué qu’à environ 2 % des émissions mondiales, même s’il est un des plus grands émetteurs par habitant, en grande partie à cause de sa taille, de son climat [autrement dit, de la demande en énergie attribuable au climat] et de son économie axée sur les ressources », relève le ministère.

15 % en trop

En vertu de l’accord de Copenhague, dont il est signataire, le Canada s’est engagé à réduire de 17 % ses émissions en 2020 par rapport à leur niveau de 2005. C’est-à-dire qu’Ottawa ne devrait en théorie émettre que 621 Mt par an d’ici cinq ans, ce qui représente une réduction de 15 % à accomplir par rapport au niveau de 2013. Le commissariat fédéral à l’Environnement a prévenu l’an dernier que cet objectif ne serait pas atteint.

Le Canada s’était retiré du Protocole de Kyoto en 2011, jugeant ses objectifs irréalistes, et doit toujours présenter ses objectifs de réduction d’émissions en vue de la Conférence de Paris sur le climat, prévue en décembre prochain.

Le gouvernement fédéral a pressé, ces derniers jours, les autorités provinciales de lui remettre leurs objectifs de baisses d’émissions et le premier ministre Stephen Harper a indiqué qu’il comptait présenter les objectifs canadiens avant le prochain G7, qui se tiendra en Allemagne, en juin.

À Paris, le président français, François Hollande, a l’ambition de parvenir à un accord permettant de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle.

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