La mode des dosettes envahit le café maison

Longtemps, les cafetières à filtre ont trôné sur les comptoirs de cuisine des Québécois. Certains ont ensuite fait le saut vers la machine à expresso. La mode est désormais au jetable après usage, avec les cafetières à dosettes, qui produisent d’importantes quantités de déchets et peuvent multiplier le prix de chaque café par quatre.
« Les dosettes de café sont en quelque sorte la nouvelle eau embouteillée. Elles ont un énorme impact environnemental et en même temps, elles arnaquent les consommateurs. Le coût du produit est bien plus élevé que ce qu’il était auparavant », résumait récemment le directeur du groupe environnemental DoSomething.
Les impacts
Comment les consommateurs en sont-ils venus à opter pour ces machines malgré les désavantages économiques et les impacts environnementaux indéniables ?
Les spécialistes en marketing semblent s’entendre sur un dénominateur commun : ces machines sont faciles à utiliser, notamment parce que les consommateurs n’ont pas à nettoyer de pièces entre les utilisations.
Qui plus est, la dose de café est prédéterminée par le fabricant, donc inutile de le faire soi-même.
La formule fonctionne d’ailleurs très bien, portée par des campagnes publicitaires associant ce café simplifié à une image de prestige. Le leader mondial de l’industrie, Nespresso, s’est même associé à l’acteur George Clooney pour vanter ses produits.
Cette multinationale a déjà vendu plus de 30 milliards de dosettes, et ce, dans un contexte où les joueurs se multiplient dans ce marché lucratif.
Au cours des cinq dernières années, la croissance des ventes à l’échelle du globe a dépassé les 1000 %. Uniquement au Canada, près de 25 % des ménages possèdent aujourd’hui une machine à dosettes.
Coût environnemental
Un tel engouement a un coût environnemental. Il est toutefois difficile de l’évaluer puisqu’il n’existe aucune étude indépendante à ce sujet.
Chose certaine, la très vaste majorité de ces dosettes se retrouvent à la poubelle, même si les entreprises tentent de plus en plus de mettre en avant une image respectueuse de l’environnement.
Dans les faits, les capsules de plastique ne seraient pas retenues dans le processus de tri lorsqu’elles sont placées dans les bacs de recyclage domestiques.
Quant aux dosettes en aluminium, leur simple fabrication est très intensive en énergie et en extraction de ressources non renouvelables.
Si les consommateurs souhaitent tout de même tenter de les rendre recyclables, ils doivent ouvrir les dosettes, en vider le contenu, séparer les composantes et les nettoyer…