Nouvelle tentative pour stopper les forages à Cacouna

Le port de Cacouna
Photo: Lawrence Côté-Collins Le port de Cacouna

Après avoir encaissé un premier revers en Cour supérieure, des organismes environnementaux, préoccupés par la protection des bélugas, reviennent à la charge dans l’espoir d’obtenir une injonction interlocutoire pour arrêter les travaux de forage entrepris dans le fleuve Saint-Laurent en vue de la construction d’un port pétrolier près de Cacouna. Ils devaient se présenter devant le tribunal, ce mercredi matin, au palais de justice de Montréal.

L’avocat des groupes environnementaux, Me Michel Bélanger, soutient qu’il est encore temps d’agir pour assurer la protection de la faune avant que TransCanada n’aille de l’avant avec son projet de construction d’un port pétrolier. « Les travaux, qui n’ont débuté qu’il y a quelques jours, dureront jusqu’à la fin octobre. Cette seconde procédure conserve donc toute sa pertinence, dit-il. Les témoignages recueillis au cours des derniers jours ont apporté de nouveaux éléments de preuve nous permettant de croire que la décision au stade interlocutoire devrait être différente. »

Le 2 septembre dernier, la Cour supérieure avait rejeté la demande d’injonction provisoire qui visait à empêcher le début des travaux de forage subaquatique. La juge Claudine Roy avait estimé que les environnementalistes étaient « alarmistes » et qu’ils n’avaient pas assez de preuves sérieuses démontrant que la population des bélugas serait menacée par les travaux, qui en sont à un stade préliminaire.

Pour obtenir une injonction, Me Bélanger devait convaincre la juge que le ministre de l’Environnement David Heurtel avait commis une « erreur manifestement déraisonnable » en accordant des permis à TransCanada sans qu’il y ait d’avis scientifique. La juge a conclu que les groupes environnementaux n’avaient pas été en mesure de le démontrer.

Huis clos à Ottawa

Pendant ce temps à Ottawa, le comité parlementaire sur les pêches s’est réuni à huis clos pour discuter de ces forages à Cacouna. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) souhaite que le comité étudie en profondeur l’impact des travaux sur l’environnement et sur l’habitat naturel du béluga. Il tenait aussi à entendre l’avis des scientifiques du ministère, mais il a été impossible de savoir ce qui a été dit. À la sortie de la rencontre, le député néodémocrate François Lapointe a, par contre, affirmé qu’il serait difficile d’obtenir une véritable étude sur l’impact des travaux. « Nous ne pourrons pas la faire », a-t-il dit.

Les conservateurs n’ont pas voulu commenter le déroulement de la rencontre, invoquant le huis clos. Lundi, la ministre des Pêches, Gail Shea, a déclaré en Chambre que les travaux ne sont autorisés que s’ils sont sûrs pour les citoyens et l’environnement. « Toute l’information scientifique reliée à la revue de ces travaux a été mise en ligne », a-t-elle indiqué. Selon le NPD, une étude d’à peine deux pages a été mise en ligne. Après vérification sur le site Internet de Pêches et Océans, il a été impossible de trouver cette étude.

À voir en vidéo