Le BAPE évaluera les impacts de la filière uranifère

Le gouvernement Marois a finalement mandaté le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour étudier la filière uranifère au Québec.

 

Le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, en a fait l’annonce par voie de communiqué en fin de journée lundi. « Le développement de projets d’exploration et d’exploitation d’uranium suscite de nombreuses inquiétudes, a-t-il écrit. En confiant ce mandat au BAPE, le gouvernement s’assure de prendre en considération les préoccupations de la population et s’engage à prendre des décisions qui tiennent compte des répercussions que ce type d’activité peut avoir sur l’environnement, l’économie et le milieu social des communautés qui habitent les territoires concernés. »

 

Le mandat du BAPE sera mené en collaboration avec les comités prévus dans la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Les organisations autochtones seront invitées à jouer un rôle dans cette évaluation, qui doit débuter en mai prochain.

 

La Coalition Québec meilleure mine a salué la décision du ministre Blanchet. « C’est une sage décision, a dit son porte-parole, Ugo Lapointe. C’est une décision qui répond à l’appel de centaines de municipalités, communautés autochtones et d’organismes qui demandent depuis des années de décréter un moratoire et de mener une évaluation indépendante sur les risques et les dangers de cette filière. » Un total de 400 municipalités, MRC et communautés autochtones ont adopté une résolution en ce sens.

 

La Coalition demande par ailleurs à ce que des ressources financières soient rendues disponibles pour faciliter la participation des groupes et des communautés.

 

Filière controversée

 

La possibilité de voir la filière uranifère se développer au Québec a suscité une controverse certaine, en raison des risques environnementaux et pour la santé publique. Les mines d’uranium génèrent en effet des contaminants et des déchets miniers radioactifs. La Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’État de la Virginie ont d’ailleurs décrété des moratoires sur les mines d’uranium en raison des risques pour l’environnement et les populations.

 

Au Québec, le projet d’exploration le plus avancé est celui de Strateco, qui contrôle un projet situé au nord de Chibougamau. Comme Québec lui refuse le droit de poursuivre l’exploration, Strateco poursuit le gouvernement. La cause est toujours devant les tribunaux.

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